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dimanche 10 janvier 2016

Les Huit salopards


Titre : Les Huits salopards (The Hateful eight)
Réalisateur : Quentin Tarantino
Acteurs : Samuel L. Jackson, Kurt Russell, Jennifer Jason Leigh
Date de sortie en France : 6 janvier 2016
Genre : western

Synopsis :

Quelques années après la Guerre de Sécession, le chasseur de primes John Ruth, dit Le Bourreau, fait route vers Red Rock, où il conduit sa prisonnière Daisy Domergue se faire pendre. Sur leur route, ils rencontrent le Major Marquis Warren, un ancien soldat lui aussi devenu chasseur de primes, et Chris Mannix, le nouveau shérif de Red Rock. Surpris par le blizzard, ils trouvent refuge dans une auberge au milieu des montagnes, où ils sont accueillis par quatre personnages énigmatiques : le confédéré, le mexicain, le cowboy et le court-sur-pattes. Alors que la tempête s’abat au-dessus du massif, l’auberge va abriter une série de tromperies et de trahisons. L’un de ces huit salopards n’est pas celui qu’il prétend être ; il y a fort à parier que tout le monde ne sortira pas vivant de l’auberge de Minnie…

Avis : 
Pour son second western d'affilée, après Django unchained, Quentin Tarantino nous plonge dans un huit clos avec huit personnages particulièrement détestables. Une brochette de tueurs, de menteurs, de manipulateurs, racistes et vulgaires, prêts à toutpour s'en sortir aux dépens des autres ; une liste d'archétypes généralement confinés aux seconds rôles ou aux adversaires du héros, des chasseurs de primes, des hors-la-loi, d'anciens soldats...


Avec ses 8 salopards, Tarantino va faire du Tarantino. Entre deux références plus ou moins subtile (une chanson tirée de La Dernière maison sur la gauche par-ci, une petite mesquinerie en direction de Spike Lee par-là, et une ambiance générale qui semble issue d'un mélange étrange entre The Thing et Reservoir Dogs), le réalisateur fait monter lentement la tension grâce à des dialogues comme toujours très bien écrits, des révélations distillées au compte-gouttes et une volonté toujours intacte de s'amuser avec les codes du genre, notamment avec les chapitres, les flashbacks, ou quelques éléments présentés de façon très théâtrale.

On ne voit pas le temps passer en compagnie de ces personnages tous plus menaçants les uns que les autres, notamment pendant la première moitié du film presque exclusivement consacrée aux longs et jouissifs tunnels de dialogues habituels chez le réalisateur d'Inglourious basterds. La seconde partie, où le chaos finit par éclater avec une violence assez inouïe, est également efficace, même si elle donne parfois le sentiment de voir Tarantino se regarder et s'écouter faire du Tarantino (la tirade de Samuel L. Jackson pour Bruce Dern, par exemple). 

Plus réussi à mes yeux que son précédent western, le nouveau Tarantino est une nouvelle réussite, qui conjugue à merveille des personnages formidables (incarné par une brochette impressionnante d'acteurs) progressant dans un huis clos irrésistible jusqu'à une fin complètement folle. Les 2h50 du film passent à toute allure, pour un film tellement tarantinesque qu'il ne plaira certainement pas à tout le monde. Personnellement, je suis plus que conquis ! 

Note : 9/10


dimanche 31 mars 2013

Möbius


Titre : Möbius
Réalisateur : Eric Rochant
Acteurs : Jean Dujardin, Cécile de France, Tim Roth
Date de sortie en France : 27 février 2013
Genre : thriller, espionnage

Synopsis : 
Grégory Lioubov, un officier des services secrets russes est envoyé à Monaco afin de surveiller les agissements d’un puissant homme d’affaires. Dans le cadre de cette mission, son équipe recrute Alice, une surdouée de la finance. Soupçonnant sa trahison, Grégory va rompre la règle d’or et entrer en contact avec Alice, son agent infiltré. Naît entre eux une passion impossible qui va inexorablement précipiter leur chute.

Avis : 
Prenez une bande de papier, regroupez les deux extrémités en effectuant une torsion d'un demi tour : vous obtenez un ruban de Möbius. Un objet qui n'a ni endroit, ni envers, à tel point que si vous tracez une ligne sans lever votre stylo, vous arrivez de l'autre côté du papier. Un objet étrange, qui permettra d'expliquer au héros de ce Möbius la clé de l'histoire, dans un passage inutilement explicatif.


Mais avant ça, on se retrouve donc face à une oeuvre mêlant espionnage et histoire d'amour. Certes peu original, ce postulat de départ va rapidement se trouver enrichi par la présence de multiples intérêts, chaque personnage étant surveillé par trois organisations, amenant de façon très réussie de nombreuses interrogations sur la loyauté de chacun, leurs buts véritables et les rapports entre les différentes agences : tout le monde ment à tout le monde, prend des initiatives, se met en danger et met en danger ses alliés supposés. La partie espionnage est ainsi parfaitement réussie, et si l'on met quelques minutes à entrer dans le film, Möbius nous accroche parfaitement par la suite.


Au milieu de tout ça, nous avons donc les personnages interprété par Jean Dujardin et Cécile de France. Si l'acteur français est excellent, on a parfois l'impression que le film a été fait tout particulièrement à sa gloire : dans ce monde impitoyable, il est un surdoué, invincible et loyal, mais néanmoins capable d'aimer. Et en plus, il baise comme un Dieu. Le personnage de Cécile de France est un peu plus intéressant, cachant à merveille son double jeu, et le duo fonctionne parfaitement, s'entraînant mutuellement vers une issue inéluctable.

Cette histoire d'amour apporte encore un peu de profondeur à ce Möbius, même si l'on pourra regretter que le film ne finisse pas 10 minutes plus tôt. Le film reste néanmoins agréable à suivre, parsemé de scènes très fortes (comme l'appel téléphonique entre les deux personnages principaux ou les révélations) et au suspense parfois impressionnant. Dommage néanmoins que les relations entre les personnages donnent souvent l'impression d'évoluer bien trop vite (le coup de foudre entre Jean Dujardin et Cécile de France, la confiance de Tim Roth pour la jeune femme dès le premier regard...).

Note : 7/10