jeudi 18 septembre 2014

24 jours - la vérité sur l'affaire Ilan Halimi


Titre : 24 jours - la vérité sur l'affaire Ilan Halimi
Réalisateur : Alexandre Arcady
Acteurs : Zabou Breitman, Pascal Elbé, Jacques Gamblin
Date de sortie en France : 30 avril 2014
Genre : drame

Synopsis : 
Elle est entrée dans une boutique de téléphonie sur le boulevard Voltaire. Elle a fait mine de s’intéresser aux nouveaux portables, a obtenu le numéro du vendeur et s’en est allée. Elle l’a rappelé dès le lendemain, lui a dit qu’elle voulait le revoir. Ilan ne s’est pas méfié. Il avait vingt-trois ans, la vie devant lui… Comment pouvait-il se douter qu’en rejoignant cette jolie fille dans un café de la porte d’Orléans, il avait rendez-vous avec la mort ?

Avis : 
Il est toujours assez compliqué de se prononcer sur un film comme 24 jours : inspiré d'un horrible fait divers, celui de l'enlèvement, de la séquestration, de la torture et de l'assassinat à caractère antisémite d'Ilan Halimi, le film se base sur le livre-témoignage de la mère du jeune homme, qui a également co-écrit le scénario. La volonté est claire, celle d'ancrer le destin tragique du jeune homme dans les mémoires, de dénoncer l'antisémitisme et d'éviter ainsi que de telles horreurs ne se reproduisent.


Hélas, les bonnes intentions ne suffisent pas à faire un bon film. Car malgré l'horreur des faits, malgré l'empathie évidente que l'on ressent dès les premières minutes pour Ilan Halimi et sa famille, le film d'Alexandre Arcady (Le Grand Pardon, K) va rapidement s'éparpiller, jonglant entre les différents points de vue et atténuant largement la portée de l'affaire : on aurait ainsi préféré que le film se concentre sur la famille de la victime, sur la détresse et le sentiment d'impuissance des siens plutôt que de s'attarder par moments sur le gang des barbares dans des passages ratés, voire ridicules lorsqu'ils se concentrent sur leur leader.

Ce défaut va avoir pour conséquence négative d'appuyer les autres limites du film : la famille juive et l'équipe policière se résument très vite à de grossières caricatures, Ruth Halimi et la psychologue en tête, et certains effets de réalisation paraissent incongrus dans un film destiné à livrer une version brute des faits. En fait, on finit peu à peu par être anesthésiés devant un drame mal retranscrit : si l'horreur de l'affaire suffit à faire naître de profonds sentiments chez le spectateur, ce n'est absolument pas le cas de 24 jours, prouvant une nouvelle fois qu'il ne suffit pas d'évoquer des faits très forts pour faire un film puissant.

On sort donc partagé de ce film, qui a l'immense mérite d'évoquer un drame qui ne doit pas être oublié. Dommage cependant qu'en tant qu'objet cinématographique, 24 jours - la vérité sur l'affaire Ilan Halimi soit très limité et très maladroit : un tel sujet aurait mérité bien plus de soin...

Note : 3/10


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