Titre : Moonfall
Réalisateur : Roland Emmerich
Acteurs : Patrick Wilson, Halle Berry, John Bradley-West
Date de sortie en France : 9 février 2022
Genre : science-fiction, catastrophe
Synopsis :
Une mystérieuse force a propulsé la Lune hors de son orbite et la
précipite vers la Terre. L’impact aura lieu dans quelques semaines,
impliquant l’anéantissement de toute vie sur notre planète. Jo Fowler,
ancienne astronaute qui travaille pour la NASA, est convaincue de
détenir la solution pour tous nous sauver, mais seules deux personnes la
croient : un astronaute qu’elle a connu autrefois, Brian Harper, et un
théoricien du complot, K.C. Houseman. Ces trois improbables héros vont
tenter une mission impossible dans l’espace… et découvrir que notre Lune
n’est pas ce que nous croyons.
Avis :
Il y a quelques années, Armageddon et Deep Impact menaçaient de détruire notre belle planète à coup de météorite géante. Le Jour d'après et 2012 imaginaient une fin du monde rythmée par les tsunamis, les séismes, les vagues de froid. Independence Day : Resurgence faisait débarquer un vaisseau extraterrestre plus grand que l'océan Atlantique pour nous botter les fesses. Vous pensiez qu'on ne pourrait pas aller plus loin ? Vous avez largement sous-estimé Roland Emmerich. Parce que cette fois, ce que le réalisateur allemand propose de nous balancer sur la tronche, c'est LA LUNE !
Car, vous l'ignoriez peut-être, mais notre satellite artificiel n'est en fait pas si artificiel que ça : il s'agit en fait d'une mégastructure extraterrestre, conçue pour demeurer à distance de la Terre... mais qui, pour une raison inconnue, a changé de trajectoire et menace de nous percuter. Un prétexte idéal pour l'ami Roland, pour qui décrocher la Lune est surtout un beau prétexte pour faire ce qu'il préfère : foutre le bordel sur Terre.
Si vous êtes allés voir le film en salles, c'est sans doute que vous connaissez, comme moi, la cuisine classique du petit teuton : des tsunamis géants (forcément, la Lune approchant vient augmenter les marées), des bombardements de météores, quelques petits séismes, et désormais des dérèglements de gravité (une formidable idée déjà exploitée dans ID2). On reconnaît la générosité totale, et presque puérile, du réalisateur, qui ne cherche qu'à nous en mettre plein la tronche, quitte à envoyer une navette spatiale taguée des mots "Screw the moon" à la rencontre du satellite en échappant à un tsunami et une pluie d'astéroïdes en n'ayant pas assez de carburant.
On reconnaît également sa patte pour le traitement des personnages et des "rebondissements" scénaristiques. L'ancien héros devenu paria, mais qui redeviendra un héros, le geek complotiste qui avait finalement raison, le fils à problèmes, les familles recomposées / décomposées, les courses-poursuites et autres comptes à rebours... On connaît tout ça par coeur, et c'est malheureusement là où le film finit par lasser : à l'image de "Godzilla vs Kong", il donne beaucoup trop de place à des personnages et à des intrigues sans saveur ni surprise, et se perd en voulant mettre en place un faux suspense.
Résultat, entre deux séquences catastrophes, on s'ennuie un peu, d'autant que les personnages ne sont guère attachants. Il faut dire aussi qu'entre Patrick Wilson ("Insidious", "Conjuring : les dossiers Warren"), Halle Berry ("Cloud Atlas", "Extant") ou John Bradley-West ("Game of thrones"), on est sur l'acteur mollasson de première classe. Reste le plaisir d'apercevoir quelques minutes Donald Sutherland, mais c'est mince.
Bref, Moonfall est finalement un film assez... terre à terre. Un film Emmerichien assez classique (on n'aurait presque pas vu la différence si le film s'était appelé "Independence Day 3", où le curseur du synopsis est poussé à son extrême, et qui donne des situations et des séquences que l'on a souvent vues à l'identique chez le réalisateur. Pour le meilleur et (surtout) pour le pire, nous sommes en terrain connu, et si l'on pourra apprécier, avec un certain sens du second degré, l'exubérance grotesque de l'ensemble, on n'ira y chercher qu'un plaisir coupable. Ni plus, ni moins.
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