lundi 15 mars 2021

Possession


Titre : Possession

Réalisateur : Andrzej Zulawski

Acteurs : Isabelle Adjani, Sam Neill, Heinz Bennent

Date de sortie en France : 27 mai 1981

Genre : drame, horreur

Synopsis : 

Rentrant d'un long voyage, Marc retrouve à Berlin sa femme Anna et son fils, Bob. Mais rapidement, il se rend compte que le comportement de sa femme a changé. Prise de violentes crises, elle quitte le domicile. L'amie du couple, Annie, révèle à Marc le nom de l'amant d'Anna, Heinrich. Lorsqu'elle disparaît, Marc engage un détective qui découvre bientôt qu'Anna s'est réfugiée dans une étrange demeure où semble se cacher une créature surgie des ténèbres. 

Avis : 

 Si la formule est largement galvaudée, difficile de ne pas l'utiliser ici : Possession, du Polonais Andrzej Zulawski, est un film qui ne peut laisser personne indifférent, pour le meilleur comme pour le pire. Richesse thématique, interprétation hystérique, violence et sexe, il réunit tous les ingrédients pour marquer durablement le spectateur, jusqu'à le laisser un peu hébété au terme des deux heures que dure le métrage. 


 Tout commence pourtant "normalement", avec un couple en pleine rupture. Cris, larmes, coups, voisine qui savoure les miettes, enfant perdu au milieu de la guerre entre ses parents, amant perché et finalement également trahi, nous sommes dans un drame dont l'étrangeté nous frappe peu à peu. Un étrange reflet d'un côté, les cauchemars enfantins de l'autre, les mensonges de l'amant (mais en sont-ils vraiment ?), puis le comportement du personnage incarné par Adjani, entre moments d'hystérie pure et séquences d'un calme relatif. L'explosion arrive très vite, mais n'est que le prélude à l'étrange, puis à l'horreur. 

 Une horreur viscérale, que je situe plus proche du Cronenberg des débuts (Chromosome 3, par exemple) que de Lovecraft, et qui s'illustre par une créature monstrueuse ou par les crises d'Isabelle Adjani, dont celle, tétanisante, du métro, qui répousse très loin les limites de la folie sur grand écran. Sam Neill n'est pas en reste, dans une folie qui semble plus retenue, qu'il exprime comme souvent par son regard ou son sourire... mais également de façon parfois plus frontale. 

 Evidemment, un film d'une telle richesse (Zulawski parle entre autres de couple, de sexe, de politique, de double, de murs, d'enfance...) ne peut être que clivant : certains citeront par exemple l'interprétation très théâtrale comme un défaut, là où elle achève selon moi d'emmener le film dans une étrangeté permanente. De mon côté, Possession est une oeuvre formidable, qui nous plonge très loin dans ses ténèbres (au sens figuré comme au sens propre), qui nous y noie et nous y étouffe même par moments, autant grâce à son extravagance qu'à son aspect terriblement fermé et froid.




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire