mardi 30 mars 2021

Les Révoltés de l'An 2000

 


Titre : Les Révoltés de l'an 2000 (Quién puede matar a un niño ?)
Réalisateur : Narciso Ibañez Serrador
Acteurs : Lewis Fiander, Prunella Ransome, Luis Ciges
Date de sortie en France : 2 février 1977
Genre : drame, thriller

Synopsis : 
Un couple d’Anglais, Tom et Evelyn, débarque dans la station balnéaire de Benavis pendant les festivités d’été. Préférant fuir la foule, ils prévoient de partir le lendemain pour la petite île d’Almanzora. Dans ce lieu ignoré des touristes, les Anglais auront tout à loisir de se reposer pendant leurs deux semaines de vacances, en particulier Evelyn qui est enceinte. Mais à leur arrivée, ils découvrent un village totalement abandonné de ses habitants. Bientôt, des enfants au comportement étrange font leur apparition. Et s’ils avaient quelque chose à voir avec la disparition de la population adulte ?

Avis : 
Qui voudrait tuer un enfant ? Telle est la question posée par Narciso Ibañez Serrador dans ce classique, inspiré du roman El juego de los niños (« le jeu des enfants ») de Juan José Plans. Une question récurrente dans le cinéma de genre, de La Nuit des morts-vivants à The Children : malgré toutes les horreurs dont ils sont capables, quel adulte serait capable de tuer un enfant, parfois même un des siens, pour se protéger lui-même ?



Les Révoltés de l’An 2000 (curieux titre français) développe ainsi un thème particulièrement sombre (les premières minutes, à base d’images documentaires montrant les enfants victimes des guerres, mettent directement dans l’ambiance)... dans un environnement éclatant de luminosité. C’est l’été, il fait beau, il fait chaud. On est loin de l’ambiance feutrée de certains châteaux de films gothiques et des soirées étudiantes de beaucoup de slashers. On entend même des enfants rire et jouer...

Car le réalisateur de La Résidence joue constamment sur ce décalage entre innocence et horreur. La violence surgit souvent sans prévenir, la menace prend la forme d’un sourire, de larmes ou de chants, les jeux les plus enfantins sont détournés de façon atroce. Même ce qui devrait être le plus grand bonheur d’une femme est perverti, détruisant définitivement le peu d’espoir que l’on pouvait avoir pour le couple. Le spectateur est ainsi constamment sorti de sa zone de confort, et constamment confronté au dilemme moral qui est au centre du film, jusqu’à un final particulièrement ironique.

N’ayons pas peur des mots : Quién puede matar a un niño est un véritable bijou, aussi noir que solaire, aussi intelligent que glaçant. Une perle indispensable.



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