samedi 28 février 2015

Birdman (ou la surprenante vertu de l'ignorance)


Titre : Birdman (ou la surprenante vertu de l'ignorance) (Birdman or the unexpected virtue of ignorance)
Réalisateur : Alejandro Gonzalez Iñarritu
Acteurs : Michael Keaton, Zach Galifianikis, Edward Norton
Date de sortie en France : 25 février 2015
Genre : drame, comédie

Synopsis : 
À l’époque où il incarnait un célèbre super-héros, Riggan Thomson était mondialement connu. Mais de cette célébrité il ne reste plus grand-chose, et il tente aujourd’hui de monter une pièce de théâtre à Broadway dans l’espoir de renouer avec sa gloire perdue. Durant les quelques jours qui précèdent la première, il va devoir tout affronter : sa famille et ses proches, son passé, ses rêves et son ego… S’il s’en sort, le rideau a une chance de s’ouvrir...

Avis : 
Grand gagnant de la cérémonie des Oscars 2015, Birdman met en scène Michael Keaton dans le rôle d’un acteur en bout de course, uniquement reconnu pour son interprétation d’un super-héros il y a bien longtemps et qui tente maintenant de prouver ses talents d’interprétation. Bref, un rôle qui résonne comme une véritable mise en abîme quand on regarde la carrière de celui qui reste attaché aux yeux du public à son rôle de Batman dans les films de Tim Burton il y a maintenant 25 ans.


 Le film d’Alejandro Gonzales Iñarritu (Babel) va d’ailleurs tourner en dérision les mécanismes Hollywoodiens actuels, notamment en montrant comment un acteur peut être oublié, ou relié à un unique rôle par le public et les médias, pendant que leur entourage se déchire et que d’autres acteurs doués se contentent d’apparaître dans des blockbusters… dans des films qui ont fait la gloire de Thomson / Kilmer il y a si longtemps. On sent même l’ironie se déplacer vers ces retours, vingt ans après, de certains personnages (les Expendables et compagnie) avec cette tentation omniprésente d’accepter de porter à nouveau le costume du Birdman pour un nouveau volet.

Devant la mise en scène étourdissante d’Iñarritu, le casting s’en donne à cœur joie, singeant avec beaucoup plus de finesse que le Maps tothe stars de Cronenberg les relations entre vedettes et leurs petits caprices. Edward Norton est ainsi parfait dans le rôle de cet acteur surdoué et prétentieux, capable de ruiner le travail de ses collègues pour un simple détail. Il ne vole cependant pas la vedette à Keaton, méconnaissable et impressionnant dans un rôle qui semble avoir été fait pour lui.


Birdman est ainsi un film jubilatoire, démontant avec un cynisme joyeux les mécanismes du cinéma actuel, et offrant à Michael Keaton un rôle fantastique pendant qu’Iñarritu joue les virtuoses avec sa caméra, flottant e dansant autour de ses personnages dans quelques plans magnifiques. Un Oscar du meilleur film pleinement mérité ! 

Note : 9/10


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