Titre : Difret
Réalisateur : Zersenay Mehari
Acteurs : Meron Getnet, Tizita Hageren
Haregewine Assefa
Date de sortie en France : 8 juillet 2015
Genre : drame
Synopsis :
A trois heures de route d’Addis Abeba, Hirut, 14 ans, est
kidnappée sur le chemin de l’école: une tradition ancestrale veut que les hommes
enlèvent celles qu’ils veulent épouser. Mais Hirut réussit à s’échapper en
tuant son agresseur. Accusée de meurtre, elle est défendue par une jeune
avocate, pionnière du droit des femmes en Ethiopie. Leur combat pour la justice
commence, mais peut-on défier une des plus anciennes traditions ?
Avis :
Je faisais déjà la réflexion il y a quelques semaines à
propos de Taxi Téhéran : il est parfois difficile de donner son
avis sur certains films en raison de la puissance de leur propos et de leur
nécessité. C'est le cas ici avec Difret, qui vient – maladroitement –
nous rappeler que l'égalité entre hommes et femmes n'est toujours pas une
réalité dans certains endroits, et qu'elle doivent parfois se battre juste pour
avoir le droit de ne pas être enlevées ou violées...
L'histoire d'Hirut est ainsi horrible, et le combat de son
avocate forcément juste, mais cela ne suffira pas à faire de Difret un
bon film. Certes, il s'agit d'un objet culturel particulièrement riche, et on
apprendra beaucoup de choses sur l'Ethiopie et certaines de ses coutumes, mais
le manque de moyens se ressent à tous les niveaux (notamment dans
l'interprétation, souvent catastrophique) et se double d'un scénario convenu et
sans surprise.
On s'ennuie donc pas mal devant une histoire qui aurait
mérité un meilleur sort, d'autant que le film bascule tête la première dans le
manichéisme le plus agaçant, évacuant toute nuance et nous privant de la
possibilité de réfléchir à la place des traditions dans un pays en pleine
évolution. Au final, on se fout un peu de l'histoire d'Hirut, puisque l'on sait
que les gentils triompheront des méchants à la fin.
Difret est donc totalement étouffé par un sujet
extrêmement fort : si le film est nécessaire dans ce combat permanent pour
l'égalité entre hommes et femmes, ça ne l'empêche pas d'être sacrément chiant à
regarder, comme la démonstration trop sage d'un professeur de lycée... S'il a
l'immense mérite de mettre en lumière des événements importants, ce film
éthiopien n'arrive hélas jamais à la cheville de ce qu'il entend condamner...
Note : 5/10
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