jeudi 4 juin 2015

L'Affaire SK1


Titre : L'Affaire SK1
Réalisateur : Frédéric Tellier
Acteurs : Raphaël Personnaz, Nathalie Baye, Olivier Gourmet
Date de sortie en France : 7 janvier 2015
Genre : thriller, policier

Synopsis : 
Paris, 1991. Franck Magne, un jeune inspecteur fait ses premiers pas à la Police Judiciaire, 36 quai des Orfèvres, Brigade Criminelle. Sa première enquête porte sur l’assassinat d’une jeune fille. Son travail l’amène à étudier des dossiers similaires qu’il est le seul à connecter ensemble. Il est vite confronté à la réalité du travail d’enquêteur : le manque de moyens, les longs horaires, la bureaucratie… Pendant 8 ans, obsédé par cette enquête, il traquera ce tueur en série auquel personne ne croit. Au fil d’une décennie, les victimes se multiplient. Les pistes se brouillent. Les meurtres sauvages se rapprochent. Franck Magne traque le monstre qui se dessine pour le stopper. Le policier de la Brigade Criminelle devient l’architecte de l’enquête la plus complexe et la plus vaste qu’ait jamais connu la police judiciaire française.

Avis : 
L'Affaire SK1 reprend l'histoire de la traque et du procès du tristement célèbre "tueur de l'Est parisien" : Guy Georges. Une enquête qui durera près de 10 ans, 10 ans de meurtres sauvages, d'erreurs , de fausses pistes, de guerres entre les services, avant un procès qui ne fera qu'effleurer les motivations du monstre.


Fréderic Tellier nous offre ici un film percutant, dans la grande tradition des films policiers français. L'enquête est passionnante, centrée sur l'obsession de l'inspecteur Magne et les moments forts de la traque, comme ce portrait-robot inexplicablement raté ou les moments où le tueur parvient presque miraculeusement à passer entre les mailles du filets. Et si Raphaël Personnaz (Marius, Fanny) est très convaincant dans un rôle assez classique, les passages consacrés au procès permettent d'apprécier l'interprétation d'Adama Niane dans la peau d'un Guy Georges bien plus charismatique que le modèle, nous glaçant notamment le sang lors de sa confession.

L'Affaire SK1 réussit par ailleurs à évoquer les horreurs commises par le tueur en série sans jamais verser dans le voyeurisme, mais sans non plus éviter quelques images chocs montrant les cadavres des victimes. Et même si l'on connait dès le départ l'identité du meurtrier, cela n'enlève pas grand chose au suspense, même si on sait que certains interrogatoires ne donneront rien. En revanche, cela renforce encore l'impression d'injustice quand Guy Georges est relâché après avoir été interrogé. Les passages au tribunal sont hélas bien moins fortes pour la plupart, sauf quand l'assassin se trahit enfin, emporté par ses pulsions meurtrières.

Sans artifice, L'Affaire SK1 nous replonge donc parfaitement dans l'interminable traque au tueur de l'Est parisien, et montre qu'on peut reprendre de façon convaincante un horrible fait divers, contrairement à 24 jours par exemple. Une enquête passionnante, ponctuée de moments forts, où l'on redécouvre certains éléments ayant permis à ce tueur pourtant loin d'être un génie d'échapper à la police pendant de nombreuses années. On regrettera néanmoins que l'aspect psychologique du tueur ou du personnage interprété par Personnaz reste très léger, mais il n'entame pas l'efficacité de l'oeuvre de Fréderic Tellier.

Note : 8/10



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