samedi 17 avril 2021

Gorgo

 


Titre : Gorgo
Réalisateur : Eugène Lourié
Avec : Bill Travers, William Sylvester, Vincent Winter
Date de sortie en France : 30 août 1961
Genre : kaiju eiga

Synopsis : 
Des chercheurs de trésors tombent nez à nez lors d'une expédition au fond des eaux écossaisses avec un monstre préhistorique, apparu après l'éruption d'un volcan. La population s'inquiète de voir disparaître des pécheurs. Deux hommes, Joe et Sam, vont décider de capturer le dinosaure, malgré les avertissements d'un jeune garçon, John. Après une prise de risque importante, le dinosaure est capturé et vendu à un directeur de cirque qui le fait amener à Londres pour l'exhiber. Mais malheureusement, ce dinosaure n'est en fait qu'un jeune enfant et sa mère, mesurant plus de soixante mètres de haut, entend bien venir le récupérer...

Avis : 
C'est un juste retour des choses : en 1954, Godzilla créait une icône du cinéma fantastique, et un genre à part entière avec le kaiju eiga. A l'époque, le scénario du film de Ishiro Honda avait été largement inspiré par un film d'Eugène Lourié : Le Monstre des temps perdus, et son dinosaure réveillé par des explosions atomiques. En 1961, le réalisateur, à qui l'on doit également Behemoth the sea monster et Le Colosse de New York, signe son propre kaiju eiga : Gorgo, dans lequel un monstre géant s'attaque à la capitale anglaise. 


Néanmoins, l'inspiration principale semble venir, pour la première partie, d'une autre créature mythique. En effet, la volonté de capturer la créature pour ensuite l'exhiber en tant que "Huitième merveille du monde" rappelle fortement King Kong. C'est en fin de film, lorsque la mère de Gorgo vient récupérer son enfant, que le kaiju eiga reprend ses droits : suitmation, destructions de maquette (le paysage de Londres se prête superbement au chaos, notamment lorsque le monstre détruit le Tower Bridge, Big Ben ou se dirige vers Picadilly Circus). Bien sûr, certains avis prêtent maintenant à sourire, notamment la démarche gauche de Maman-Gorgo, mais son visage est impressionnant, parfois effrayant, et les séquences de destruction sont particulièrement réussies, notamment grâce à des mouvement de foule en panique très spectaculaires et crédibles. 

Gorgo reste très classique, mais le fan de monstres géants ne pourra s'empêcher d'y voir la source de nombreuses inspirations. L'apparition de la mère (ou des parents !) d'un monstre capturé ou tué par les humains sera un motif récurrent du cinéma fantastique (de Gappa, le descendant de Godzilla aux Dents de la mer 3... même Godzilla aura un fils !), certaines images seront reprises bien plus tard (Gamera l'héroïque copiera par exemple le plan de Gorgo attaché à l'arrière d'un camion, et Godzilla : final wars reprendra le plan final). 

Avec son kaiju eiga britannique, Eugène Lourié reprend donc les grandes recettes du film de monstre pour nous livrer un film très sympathique, bien meilleur que beaucoup de ses lointains cousins asiatiques, avec quelques sublimes séquences lors de la découverte du monstre ou de la destruction de Londres. Le film réussit même à nous toucher grâce à sa naïveté, dans un final positif que l'on voit rarement dans le genre. 



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