samedi 24 août 2013

L'Eté du démon


Titre : L'Eté du démon (Kichiku)
Réalisateur : Yoshitaro Nomura
Acteurs : Ken Ogata, Shima Iwashita, Mayumi Ogawa
Date de sortie : 1978
Genre : drame, thriller

Synopsis : 
Depuis quelques années, un imprimeur entretient une maîtresse avec laquelle il a eu trois enfants. Mais ses affaires tournent mal, il ne peut plus subvenir aux besoins de sa famille adultérine. Excédée, la femme fait un jour irruption chez son amant irresponsable : elle lui jette sa progéniture au nez avant de s'évanouir dans la nature. La situation n'est pas du goût de l'épouse légitime. Ivre de jalousie et de haine, elle réussit à convaincre son mari de commettre l'impensable : faire disparaître les enfants pour de bon.

Avis : 
 Prolifique réalisateur japonais (on lui doit 89 longs métrages), Yoshitaro Nomura avait connu un énorme succès en 1974 avec Le Vase de sable, adaptation d'un roman de Seicho Matsumoto. Quelques années plus tard, il s'inspire à nouveau de l'auteur pour réaliser L'Eté du démon, terrible drame plongé dans un cadre social étouffant. 


Dans la chaleur étouffante d'un été caniculaire, Sokichi est enfermé dans son imprimerie au bord de la faillite avec son épouse, qui travaille avec lui, et leur unique employé. La situation devient encore plus difficile lorsque son amante abandonne chez lui ses trois enfants illégitimes, entraînant la furie de son épouse. Impossible d'élever ces gamins, et impossible de retrouver la mère : l'unique solution s'offrant à Sokichi, poussé par sa femme, est de se débarrasser d'eux...

Porté par un Ken Ogata formidable dans le rôle du mari faible et dominé, hésitant entre l'amour inné qu'il porte à ses enfants et l'impossibilité matérielle de les garder chez lui, L'Eté du démon se révèle particulièrement glaçant. Nomura choisit de se concentrer sur le père plutôt que les enfants, offrant avec Sokichi un personnage complexe et crédible, dépassé par sa propre lâcheté, nous offrant ainsi quelques scènes déchirantes. Il n'oublie cependant pas de s'attarder sur les enfants, dont le jeune garçon, au regard remarquable d'intensité, coincé entre son innocence enfantine et la confiance qu'il porte naturellement en son père, et la conscience instinctive de ce qui se passe dans cette maison où ils ne sont pas les bienvenus.

Avec pour seul véritable bémol une fin qui aurait gagné à être écourtée de quelques minutes, L'Eté du démon est donc un drame très réussi, où la réalisation classique de Nomura offre l'écrin idéal à la performance de Ken Ogata pour un film souvent glaçant, dont on ressort assez secoué.

Note : 9/10


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