Titre : La Dame en noir (The Woman in black)
Réalisateur : James Watkins
Acteurs : Daniel Radcliffe, Ciaran Hinds, Janet McTeer
Date de sortie en France : 14 mars 2012
Genre : épouvante, fantastique
Synopsis :
Arthur Kipps, jeune notaire à Londres, est obligé de se rendre dans le petit village perdu de Crythin Gifford pour régler la succession d’une cliente récemment décédée. Dans l’impressionnant manoir de la défunte, il ne va pas tarder à découvrir d’étranges signes qui semblent renvoyer à de très sombres secrets. Face au passé enfoui des villageois, face à la mystérieuse femme en noir qui hante les lieux et s’approche chaque jour davantage, Arthur va basculer dans le plus épouvantable des cauchemars…
Avis :
Sorti en 2012, La Dame en noir attisait avant même son arrivée en salle la curiosité pour deux raisons : d'une part, la promesse de revenir aux sources de la Hammer, pas celle du néanmoins réussi Laisse-moi entrer (remake de l’encore plus réussi Morse), mais celle des mystères camouflés par la brume, du fantastique ancré dans l’Angleterre classique ; et d'autre part la présence en tête d'affiche de Daniel Radcliffe, pour son premier rôle post-Harry Potter.
Dès son introduction, le film de James Watkins (Eden Lake) réussit à nous intriguer et, nonobstant une histoire assez classique, va nous passionner jusqu’au bout, notamment grâce à des moments forts relançant constamment l’intérêt du film. Mais c’est surtout par une autre de ses qualités que le film convainc réellement : son ambiance. Oubliez toutes les foires au jump-scare grotesque de la plupart des films d’angoisse de ces dernières années pour savourer enfin une oeuvre qui prend le temps de doser ses effets sans les amplifier artificiellement en faisant exploser le son, qui ne fait ici qu’accompagner les diverses manifestations surnaturelles, un peu à la manière d’un Kaïro.
Des manifestations souvent subtiles, en arrière plan, dans un coin de l’écran, qui donnent aux visites de la maison abandonnée au milieu d’un paysage magnifique autant d’occasions de véritablement frissonner. Un sentiment d’autant plus présent que l’on n’y a que peu de moments de répit, le personnage d’Arthur Kipps semblant constamment surveillé, épié par la fameuse dame en noir. On n’évitera certes pas quelques sursauts, mais ils ne viennent que ponctuer de remarquables mises en situation. Seul véritable bémol à ce niveau, le fantôme, assez raté quand on le voit enfin de près.
Enfin, difficile de ne pas évoquer la musique, très réussie, de Marco Beltrami, qui souligne à merveille les passages les plus effrayants, ou cette atmosphère gothique particulièrement réussie, entre costumes d’époque, villageois mystérieux, ce côté un peu distingué dans son approche du fantastique, et cette brume qui emprisonne par moments Daniel Radcliffe comme elle pouvait le faire avec Johnny Depp dans une autre oeuvre renvoyant aux classiques de la Hammer, Sleepy Hollow.
La Dame en noir tient donc toutes ses promesses, et James Watkins nous offre une oeuvre fantastique particulièrement réussie, brillant hommage aux éléments qui ont fait le succès de la Hammer. Si Daniel Radcliffe réussit rapidement à nous faire oublier son précédent rôle, le film parvient quant à lui à surprendre en installant une ambiance vraiment inquiétante, ce qui est trop rare ces dernières années, en osant prendre son temps pour doser ses effets angoissants.
Note : 7,5/10
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