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lundi 6 janvier 2014

Le Congrès


Titre : Le Congrès (The Congress)
Réalisateur : Ari Folman
Acteurs : Robin Wright, Harvey Keitel, Harry Huston
Date de sortie en France : 3 juillet 2013
Genre : drame, science-fiction, animation

Synopsis : 
Robin Wright se voit proposer par la Miramount d’être scannée. Son alias pourra ainsi être librement exploité dans tous les films que la major compagnie hollywoodienne décidera de tourner, même les plus commerciaux, ceux qu’elle avait jusque-là refusés. Pendant 20 ans, elle doit disparaître et reviendra comme invitée d’honneur du Congrès Miramount-Nagasaki dans un monde transformé et aux apparences fantastiques…

Avis : 
 Après avoir signé l'excellent Valse avec Bachir, Ari Folman revient mêler images réelles et animation pour une adaptation du Le Congrès de futurologie de Stanislas Lem. Il nous livre ici un film de science-fiction imaginant le futur des productions hollywoodiennes, mais aussi la désincarnation progressive des individus, préférant se perdre dans leurs rêves plutôt que de se confronter à une réalité déprimante.


La première partie de veut ainsi particulièrement cynique, mettant la formidable Robin Wright (Forrest Gump, Le Stratège), vieillissante, face à la pression de la compagnie Miramount qui refuse de lui proposer de nouveaux films, mais lui propose d'être scannée : ils pourront ainsi utiliser son image, qui ne vieillira pas, dans tous les films qu'ils souhaitent tandis qu'elle n'aura plus le droit d'apparaître dans d'autres films. Le film évoque donc l'évolution du cinéma actuel, avec la course à la technologie et le développement du numérique.

Cette première moitié est très réussie, nous réservant notamment l'une des plus belles scènes vues au cinéma cette année lorsque Robin Wright se fait enfin scanner. La seconde partie, basculant dans l'animation, va hélas être bien moins convaincante. Si là encore, Folman nous livre quelques superbes passages, cette seconde partie n'évite pas toujours l'indigestion et l'hystérie, finissant par épuiser le spectateur, d'autant que l'animation n'est pas toujours très réussie.

A l'image du personnage de Robin Wright, on finit donc par se perdre un peu dans une seconde partie un peu trop folle et moins passionnante. Dommage, car la première moitié du film, en images réelles, est absolument formidable, particulièrement touchante et intriguera forcément le passionné de cinéma sur les dérives qu'elle imagine à l'évolution du cinéma actuel.

Note : 7/10


samedi 29 juin 2013

Alata


Titre : Alata (Out in the dark)
Réalisateur : Michael Mayer
Acteurs : Nicholas Jacob, Michael Aloni, Jamil Khoury
Date de sortie en France : 22 mai 2013
Genre : drame, romance

Synopsis : 
Nimer, un étudiant palestinien réfugié clandestinement à Tel-Aviv, rêve d’une vie meilleure à l’étranger. Une nuit, il rencontre Roy, un jeune avocat israélien. Ils s’éprennent l’un de l’autre. Au fil de leur relation, Nimer est confronté aux réalités cruelles de la communauté palestinienne – qui rejette son identité – et de la société israélienne – qui ne reconnaît pas sa nationalité. Sur fond de lutte familiale, politique et sociale, Nimer doit choisir entre son désir d’ailleurs et son amour pour Roy. 

Avis : 
Alata ("obscurité" en hébreux) est donc l'histoire d'un jeune palestinien homosexuel, dont le frère Nabil est un activiste violent et homophobe, cachant des armes de guerre dans son garage et se chargeant de ceux qu'il considère comme des traitres. Déjà rejeté par une partie des siens parce qu'il étudie une fois par semaine chez l'ennemi, à Tel-Aviv, Nimer va en plus tomber amoureux d'un avocat israélien, et vivre dès lors sous la surveillance du Shin Bet, qui exige des renseignements sur Nabil en le menaçant de révéler son homosexualité, et de le faire passer pour un traitre, auprès de ses proches...


Le film mêle donc deux sujets sensibles, l'homophobie et la crise israélo-palestinienne, un peu comme La Parade le faisait avec les conflits entre ethnies de l'ex-Yougoslavie. Nimer est ainsi confronté au rejet des siens pour deux raisons : sa sexualité (qui "souille" sa famille"), et le fait qu'il étudie à Israël. Mais il est également soumis à la suspicion des israéliens en raison des activités de son frère, mais aussi de sa liaison avec un avocat du pays, la famille de ce dernier se demandant si cette union n'est pas uniquement destinée à obtenir des informations. Un sujet de base très fort donc, mais qui ne débouchera malheureusement que sur un film très moyen.

Car Alata va multiplier les ficelles scénaristiques, et va ainsi étouffer très vite la puissance de son propos. La relation entre Nimer et Roy est ainsi cousue de fil blanc, de même que les divers malheurs arrivant au jeune palestinien. On n'y croit pas une seconde tant le trait est forcé, malgré un acteur (Nicholas Jacob) vraiment attachant. Pire encore, le film de Michael Mayer donne l'impression d'enfiler les clichés comme des perles, de l'éternel homosexuel rondouillard et exubérant au dîner chez les parents du fiancé. Seule la violence des réactions de la famille palestinienne, contenant en substance toute la haine et l'intolérance de l'entourage du jeune homme, sortira du lot.

Dommage donc qu'à vouloir trop romancer son histoire, Alata sacrifie la puissance potentielle de son synopsis sur l'autel de gros clichés assez insupportables. Ni la perte d'identité de Nimer, ni l'homophobie, ni le racisme ne sont ainsi réellement traités, donnant à ce film un aspect terriblement frustrant...

Note : 3,5/10