Titre : Salafistes
Réalisateurs : Lemine Ould M. Salem, François Margolin
Acteurs : -
Date de sortie en France : 27 janvier 2016
Genre : documentaire
Synopsis :
Un documentaire qui nous plonge au coeur du djihadisme au Mali...
Avis :
Au milieu des procès d'intention, des polémiques parfois douteuses, Salafistes est donc finalement sorti en salles le 27 janvier 2016. Enfin, dans un très petit nombre de salles, et accompagné d'une interdiction aux moins de 18 ans, une solution parfaite pour prétendre donner une chance au documentaire tout en le sabordant de manière aussi certaine que si on l'avait interdit.
Le documentaire de Lemine Ould M. Salem et François Margolin nous propose donc d'écouter des leaders salafistes, sur divers sujets comme la justice, la place de la femme, les autres religions, l'Etat Islamique, les attentats du 11 septembre 2001 puis du 13 janvier 2015... Le tout entrecoupés d'extraits de vidéo de propagande de Daesh. Des témoignages très intéressants, dans lesquels apparaissent rapidement des inexactitudes, des contradictions, des arguments étranges qui tranchent radicalement avec la prétendue logique et réflexion qu'invoquent ces intervenants. Si le sujet n'était pas aussi grave, et les conséquences de certaines idioties aussi terribles, on en viendrait presque à sourire.
Certains ont reproché au film l'absence de commentaire, de mise en perspective. Bref, on reproche à Salafistes le pari apparemment insensé de faire réfléchir un peu le spectateur. Pas besoin de voix off pourtant, pour démonter l'argumentaire très limité de ces djihadistes, d'autant que le documentaire met régulièrement ces affirmations en parallèle avec la violence barbare des vidéo de propagande, voire même avec les réactions d'autres intervenants : tandis qu'un salafiste reniera tout ce qui a trait aux Etats-Unis, un autre nous présentera son blog où il décrit les Nike les plus adaptées pour aller faire la guerre.
Je rejoins ainsi totalement l'opinion des réalisateurs : Salafistes est un documentaire nécessaire. On s'étonnera d'ailleurs de tout ce tollé, de ces journalistes qui se scandalisent qu'on demande au spectateur un minimum de réflexion (pas beaucoup, en plus, tant le message est limpide), ou qui s'étonnent de la diffusion d'images violentes et / ou de propagande... alors qu'ils nous en font manger tous les jours sur tous les supports... Une telle hypocrisie ne peut encourager qu'encore plus à regarder le film des deux journalistes.
Note : /