samedi 1 février 2014

Bilan 2013


Un peu après tout le monde, voici donc mon bilan cinéma de 2013. Un bilan tardif, mais je ne pouvais raisonnablement l'envisager sans avoir vu certains films - à raison d'ailleurs, puisque 2 des films qui figureront parmi mes préférés de l'année ont été vus très récemment.

Notez que vous ne trouverez pas certains chouchous de la presse spécialisée : je ne comprends par exemple pas les succès critiques de La Vie d'Adèle, L'Inconnu du lac ou Inside Llewyn Davis par exemple, et j'ai été déçu par les derniers films de réalisateurs que j'aime pourtant beaucoup, comme Quentin Tarantino (Django Unchained), Steven Spielberg (Lincoln) ou Asghar Farhadi, dont Le Passé confirme un manque d'inspiration déjà vu dans Une séparation...

Un petit mot enfin sur la faible année du film d'animation : en dehors des Croods et de Moi, moche et méchant 2, rien de bien intéressant à se mettre sous la dent, que ce soit au niveau américain (les sympathiques Turbo et La Reine des neiges surnagent au milieu des décevants Monstres Academy, Epic et Planes), japonais (les moyens Albator, corsaire de l'espace et Lettre à Momo) ou internationaux (l'espagnol Ted l'explorateur et le sud-africain Drôles d'oiseaux).

TOP 2013

Le Loup de Wall Street, de Martin Scorsese, avec Leonardo DiCaprio, Jonah Hill, Matthew McConaughey...

Trois heures de folie furieuse, d'excès, de scènes plus folles les unes que les autres. Porté par un DiCaprio en état de grâce, le dernier Scorsese en fait des tonnes, noyant l'univers de Wall Street sous sa propre démesure et détaillant l'ascension de son héros avec un cynisme omniprésent et réjouissant. Tout simplement monstrueux !



Mud - sur les rives du Mississippi, de Jeff Nichols, avec Matthew McConaughey, Tye Sheridan, Reese Witherspoon...

Un peu moins abouti que Take Shelter à mon sens, le film de Jeff Nichols nous transporte néanmoins talent dans une histoire d'une réjouissante simplicité et à l'étonnante intensité. Après Michael Shannon, c'est ici Matthew McConaughey qui crève l'écran devant la caméra du réalisateur, pour un film dont l'unique défaut vient sans doute de son final, un peu inutile.



Cloud Atlas, de Andy Wachowski, Lana Wachovski, Tom Tykwer, avec Tom Hanks, Halle Berry, Hugo Weaving...

Une oeuvre incroyablement ambitieuse, et qui ne ressemble à aucune autre. Cloud Atlas est le film de SF de l'année, dont le scénario travaillé se met au service d'un visuel à couper le souffle. Malgré sa longueur, le film est passionnant de bout en bout, et porté par un casting impressionnant, et donne inévitablement envie de le revoir pour mieux en apprécier les méandres.



Only God forgives, de Nicolas Winding Refn, avec Ryan Gosling, Kristin Scott Thomas, Vithaya Pansringarm
Une oeuvre furieuse et destabilisante, qui m'a d'autant plus étonné que j'avais trouvé les films précédents de Nicolas Winding Refn plutôt moyens. Empruntant ici à Kubrick, à Lynch, à Noé, le réalisateur danois nous livre une véritable descente aux Enfers particulièrement anxiogène, renforcée par des personnages issus tout droit de la mythologie, où l'éternel mutisme inexpressif de Gosling devient même une qualité.



Alabama Monroe, de Felix van Groeningen, avec Johan Heldenbergh, Veerle Baetens, Nell Cattrysse...

Après Bullhead, le cinéma belge confirme sa bonne santé avec le film le plus déchirant de 2013. Un drame extraordinairement poignant, terriblement émouvant, rythmé par quelques magnifiques morceaux de country dont l'euphorie contraste merveilleusement avec les séquences dramatiques.




Gravity, de Alfonso Cuaron, avec Sandra Bullock, George Clooney...

La claque visuelle de l'année, et même de ces dernières années. Une véritable expérience au cinéma, notamment dans une première partie aux allures de grand huit, magnifié par la réalisation impressionnante d'Alfonso Cuaron.Une histoire simple, un scénario malin multipliant les rebondissements pour une aventure intense portée par un duo Bullock / Clooney très convaincant.




Pacific Rim, de Guillermo del Toro, avec Idris Elba, Charlie Hunnam, Rinko Kikuchi...

Dans la catégorie "bon gros blockbuster qui en met plein la vue", le dernier Del Toro remplit parfaitement le cahier des charges. Hommage taille XXXXL au kaiju eiga, le film propose des affrontements dantesques, aussi spectaculaires que lisibles, avec des créatures superbes, au détriment du scénario (qui n'a certes jamais été le point fort des films du réalisateur mexicain), très linéaire.



Tel père, tel fils, de Hirokazu Kore-eda, avec Masaharu Fukuyama, Machiko Ono, Lily Franky...

Un magnifique film, montrant une nouvelle fois le talent de Kore-eda pour accrocher le spectateur et faire naître l'émotion de façon naturelle, sans jamais en faire trop. Une très belle histoire, parfaitement menée par des acteurs très convaincants (notamment les enfants), évoquant de façon très pertinente un sujet assez délicat. Une nouvelle réussite après un I wish - nos voeux secrets déjà très réussi !


Le Dernier pub avant la fin du Monde, de Edgar Wright, avec Simon Pegg, Nick Frost, Martin Freeman...

Le sans-faute continue pour Edgar Wright, qui termine ici sa "trilogie Cornetto" de la plus belle des manières. Abordant des sujets plus matures (l'alcoolisme, la fin de l'amitié, le conformisme), il pastiche ici les classiques de la science-fiction et apporte un soin encore plus important à ses dialogues, absolument fabuleux. On espère vraiment que le trio continuera à travailler ensemble dans le futur !



Stoker, de Park Chan-wook, avec Mia Wasikowska, Matthew Goode, Nicole Kidman...

Premier essai hollywoodien parfaitement réussi pour le réalisateur de Old Boy. Un thriller raffiné et pervers, à la mise en scène virtuose, qui s'éloigne rapidement de son argument de départ et de certains clins d'oeil très Hitchcockien pour livrer une oeuvre vénéneuse, dans le sillage d'une magnifique Mia Wasikowska. 




Zero dark thirty, de Kathryn Bigelow, avec Jessica Chastain, Jason Clarke, Joel Edgerton...

Un film coup de poing, une leçon de thriller d'espionnage exploitant un sujet difficile sans (trop) de complaisance. Grâce à une Jessica Chastain impeccable (et qui mériterait certainement l'Oscar de la meilleure actrice) et une Kathryn Bigelow aussi efficace pour filmer les passages violents que les scènes plus calmes, Zero dark thirty est l'un des meilleurs films de 2013, avec en prime une exceptionnelle séquence d'infiltration en fin de métrage.


Wadjda, de Haifaa Al Mansour, avec Waad Mohammed, Reem Abdullah, Abdullrahman Al Gohani...

L'un des gros coups de coeur inattendus de cette année. Partant d'une base très simple, la volonté d'une jeune fille d'acheter une bicyclette, le film nous livre donc une très belle histoire autour des thèmes de l'espoir et de la ténacité, et usant à merveille de la métaphore pour évoquer la situation de la femme en Arabie Saoudite sans sombrer dans la caricature. Rafraichissant et essentiel.  




FLOP 2013

 Cette fois, on va se contenter de lister, sans mettre d'affiches, ces films qui ne méritent pas plus d'exposition. A éviter donc dans ce cru 2013, un bon paquet de comédies françaises (Boule & Bill, Les Gamins, Max, La Fille du 14 juillet), du film d'horreur sans ambition (Le Dernier exorcisme part II, Insidious : chapitre 2), du blockbuster hollywoodien sans âme (Les Misérables, Les Âmes vagabondes), du film d'action décérébré (Du plomb dans la tête) et du film d'auteur aussi creux que prétentieux (A la merveille)...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire