mercredi 16 octobre 2024

Nano Shark

 

Titre : Nano Shark
Réalisateur : Brett Kelly
Acteurs : 
Date de sortie en France : 
Genre :  requins, science-fiction

Synopsis : 
 Des scientifiques utilisent la nanotechnologie pour réduire un requin mortel à taille microscopique. Il est injecté dans la circulation sanguine d’une personne afin de guérir un trouble sanguin rare. Lorsque le requin commence à faire plus de mal que de bien, une équipe d’aventuriers entre dans le sang dans un sous-marin rétréci pour tenter de tuer (ou d’être tué) par le plus petit des grands blancs !
 
Avis : 
On peut reprocher beaucoup de choses à Brett Kelly (et on va le faire dans cette chronique), mais on ne peut pas lui enlever une qualité : celle d'avoir des idées qui donnent envie de voir ses films. Aussi, alors que la mode est plutôt au gigantisme (notamment dans son Kaiju Glam Metal Shark Attack), le réalisateur canadien va cette fois nous proposer un requin microscopique, dans une aventure lorgnant du côté du "Voyage fantastique" de Richard Fleischer ou de "L'Aventure intérieure" de Joe Dante. 
 

 
 
Une idée amusante donc, joliment illustrée par le détournement de la phrase culte des "Dents de la mer" : We're gonna need a smaller boat. Malheureusement, Brett Kelly va surtout réussir à en faire un tout petit film, n'ayant aucun véritable scénario à développer autour de cette idée. Nano Shark, c'est lent, très lent, c'est vide, très vide, et c'est un ressort volontaire destiné à être comique. Autant vous dire que votre patience risque d'être mise à rude épreuve si vous ne regardez pas le film en groupe.
 
En effet, le temps dédié à l'histoire est finalement très limité : on doit passer une vingtaine de minutes à suivre le mini-sous-marin affronter le mini-requin. Le reste consiste en des dialogues complètement idiots, et en des séquences de remplissage improbables et interminables. Plusieurs minutes seront ainsi consacrées à admirer des fesses sur la plage, à suivre l'accident amenant à la piqûre de la mauvaise fesse, à assister à l'achat d'une citronnade, à observer un personnage s'amuser avec des cotons-tiges devant son miroir, ou enfin à assister à un festin de hot dogs. 
 
 
Mais n'allez pas croire que les séquences consacrées au submersible et au requin remontent le niveau : d'une lenteur assez pachydermique, ces séquences sont peut-être les pires du film. Si on n'attend plus grand chose des effets spéciaux ou de l'interprétation, c'est surtout l'absence presque totale d'imagination qui pénalise ces passages. Tout juste retiendrons-nous la scène de la "femme torpille". 

Comme souvent, ce Brett Kelly fait penser à un pote ou à un oncle un peu lourd, qui lâche des caisses pendant un repas en vous donnant des coups de coude pour que vous ne loupiez surtout aucune miette de sa subtilité. On réservera donc ce Nano Shark aux fans irrécupérables de Brett Kelly (et je plaide coupable), de préférence en groupe (j'ai eu la chance de pouvoir découvrir le film en salle au dernier Paris Shark Week). Pour les autres, fuyez !



dimanche 13 octobre 2024

The Last Breath

 
Titre : The Last Breath
Réalisateur : Joachim Hedén
Acteurs : Jack Parr, Julian Sands, Alexander Arnold
Date de sortie en France : 15 septembre 2024 (Paris Shark Week)
Genre : shark movie
 
Synopsis : 
 Un groupe d'anciens amis d'université se réunissent lors d'un voyage de plongée sous-marine dans les Caraïbes pour explorer l'épave d'un cuirassé de la Seconde Guerre mondiale et se retrouvent piégés dans le sous-marin rouillé, entourés de requins ..
 
Avis : 
Un groupe de plongeurs, une épave inexplorée, des requins... Le point de départ de "The Last breath" ressemble beaucoup à celui de son cousin égyptien, "Mako". Il faut bien avouer que la rencontre entre deux univers anxiogènes par nature (les requins d'un côté, une épave abandonnée de l'autre) est alléchante, d'autant que le réalisateur, Joachim Hedén, est un spécialiste des films en milieu aquatique (Breaking surface, The Dive). 
 

 Dans l'univers du shark movie, la proposition de Joachim Hedén n'est pas banale. Le genre est en effet surtout représenté ces dernières années par des nanars plus ou moins volontaires, ou des navets, et les rares tentatives de faire une œuvre sérieuse prennent généralement la forme de films de survie ("The Reef", "47 meters down"). Le thriller aquatique semble même plutôt réservé aux crocodiles, comme dans le "Crawl" d'Alexandre Aja.
 
Dans cette optique sérieuse, Hedén nous présente un groupe de personnages plus (Sam, Noah ou Levi, interprété par le regretté Julian Sands dont il s'agit du dernier rôle) ou moins attachants (on adorera détester Brett). Sans rien révolutionner dans les archétypes classiques du groupe de victimes désignées (on devinera d'ailleurs assez rapidement qui seront les survivants potentiels, voire même l'ordre des attaques), le réalisateur parvient à créer une bande assez cohérente et crédible, et la première partie, dédiée à la présentation des personnages et des enjeux, est plutôt réussie, assez en tout cas pour identifier facilement chacun d'entre eux lorsqu'ils seront en combinaisons de plongée avec masques lors de l'exploration de l'épave.  
 
 
Là encore, le premier contact est réussi. Entre les couloirs étroits et les nombreux niveaux, on devine un bâtiment immense où il ne peut être que facile de se perdre. Hélas, cette sensation va rapidement disparaître, à peu près au moment où les requins font leur apparition. On a soudainement le sentiment que l'épave se limite à un couloir et à 2 ou 3 pièces, que l'on parcourt dans un sens puis dans l'autre entre deux attaques. Le décor est si mal exploité qu'il en devient anecdotique, ce qui se ressent cruellement au niveau du suspense.  

On ne se perd plus, on n'a pas vraiment d'inquiétude pour les personnages pour lesquels l'air vient à manquer, puisqu'on a le sentiment qu'il suffit d'une dizaine de secondes pour traverser le navire et remonter à la surface. De même, la tension baisse au fil des minutes, à mesure que le film bascule vers le spectaculaire un peu nanardesque, provoquant même parfois le rire. 

The Last Breath demeure néanmoins dans le haut du panier des productions "sérieuses" du genre de ces dernières années, bien au-dessus du similaire "Mako". Malheureusement, il... s'essouffle en cours de route, jusqu'à une dernière partie reléguant aux oubliettes toutes les qualités présentes jusque-là. Joachim Hedén prouve néanmoins qu'il est toujours possible faire un film de requins sérieux et de qualité, et on aimerait le revoir se frotter au genre à l'avenir pour transformer l'essai.
 
 

vendredi 23 août 2024

Trap

 

Titre : Trap
Réalisateur : M. Night Shyamalan
Acteurs : Josh Hartnett, Ariel Donoghue, Saleka Shyamalan
Date de sortie en France : 7 août 2024
Genre : thriller

Synopsis : 
30 000 spectateurs. 300 policiers. Un tueur. 
Cooper, père de famille et tueur en série, se retrouve pris au piège par la police en plein cœur d’un concert. 
S’échappera-t-il ?
 
Avis : 
Spectateurs, il est temps de laisser votre sens de la logique et du crédible aux vestiaires : avec Trap, M. Night Shyamalan nous propose un thriller dont les péripéties ne seront dictées que par la chance, des coïncidences, de l'incompétence et une bonne dose d'interventions du scénariste aux moments les plus opportuns. Oubliez la virtuosité de Snake eyes, que vous aurez peut-être envie de revoir à la fin du film, et prenez plutôt vos manettes pour jouer aux derniers Hitman en mode facile. 
 
 
Car Trap, c'est le genre de film où personne ne voit jamais rien, et surtout pas ce qui se déroule sous son nez. C'est ce genre de film où, à deux secondes près, le protagoniste se fait remarquer ou attraper, à plusieurs reprises. C'est ce genre de film où le héros ne progresse à aucun moment grâce à ses talents, mais parce que la statistique de Chance de son arbre de compétence est réglée au maximum. Cela donne des séquences hallucinantes, où tout le monde révèle à Josh Hartnett ce qu'il sait, où tout le monde lui fait immédiatement confiance au détriment de toute logique. 
 
Et finalement, on s'amuse beaucoup de cette accumulation d'incohérences, qui évoque les films d'action les plus nanardesques avec leurs héros invulnérables. Et on devine que Josh Hartnett s'y amuse également beaucoup, lui qui n'aura à dégainer que deux visages différents pour survoler le film, entre le sourire forcé inspirant la confiance ou la mâchoire serrée et le regard noir pour rappeler que, quand même, c'est un méchant tueur en série. Deux expressions qui lui suffiront pour apporter bien plus de nuances que tous ses camarades de jeu, Saleka Shyamalan (la fille de) en tête. 
 
 
On regrettera presque que l'action ne se cantonne pas à la salle de concert, tant la seconde partie du film perd cet aspect ludique pour n'aboutir que trop lentement vers un dénouement convenu. Les rebondissements improbables ralentissent, laissant trop souvent la place à des tunnels de dialogues imbuvables et teintés de psychologie de comptoir. Tous les petits défauts qui m'avaient amusé dans la première partie sont peu à peu devenus pénibles, comme si Shyamalan avait du mal à abandonner son jouet et à conclure son histoire. Comme souvent...

Trap, c'est un peu le téléfilm du dimanche après-midi, avec ses péripéties incroyables et assez puériles, mais que l'on peut suivre avec un certain plaisir au second degré. Un plaisir qui manquait aux précédentes réalisation de Shyamalan (Old et Knock at the cabin), que le film a d'ailleurs rapidement dépassé en nombre de spectateurs en France.