mercredi 16 octobre 2024
Nano Shark
dimanche 13 octobre 2024
The Last Breath
samedi 26 novembre 2022
Ouija Shark 2
Ouija Shark 2 reprend là où le premier nous avait laissé : Anthony avait utilisé ses pouvoirs mystiques, et s'était sacrifié pour entraîner le Ouija Shark en Enfer. Ses proches tentent de trouver une solution afin de le faire revenir à la vie, tandis que le terrible Caldura entend bien utiliser le requin-ouija pour envahir le monde. Vous trouvez ce point de départ grotesque ? Vous n'avez encore rien vu.
Car l'Enfer selon John Migliore (l'interprète de Nathan, qui réalise également cette suite) est difficile à décrire avec des mots : c'est un peu comme si les déserts de Dune étaient peuplés des pires rebuts de La Planète des singes, tout en empruntant gaiement des éléments à l'univers cinématographique Marvel ou à Star Wars. Et aussi incroyable que cela puisse paraître, cela fonctionne parfaitement, chaque détail étant susceptible de nous faire éclater de rire. Et lorsque le grand méchant Caldura, entouré de ses... caldurettes, se lance dans la démonstration de ses pouvoirs ou de ses talents musicaux, accompagné par le Ouija shark dans sa lutte contre Nathan, on pense avoir dépassé depuis longtemps les limites du bon sens et du raisonnable. Mais c'était sans compter le dernier acte du film.
Ce n'est pas vraiment une surprise, si vous avez vu l'affiche du film, ou son sous-titre : Ouija shark va trouver un adversaire à sa démesure, dans un final s'aventurant sur les terres du kaiju eiga, tout en renvoyant aux pires productions Asylum (Mega shark vs Crocosaurus, pour ne citer que le plus évident) : Ouija Shark va affronter... Tarot-Gator. Deux créatures gigantesques, qui vont se foutre sur la tronche au beau milieu d'une ville, tandis que Nathan et Caldura vont multiplier les boules d'énergie et les boucliers mystiques en parallèle. Un joyeux bordel, magnifié par des effets spéciaux superbement mauvais (Ouija shark est... une peluche) et un sens de l'à-propos franchement réjouissant, que ce soit dans les scènes de panique, les réactions de certains personnages (le journaliste, et surtout l'homme qui savoure les mésaventures de son ex), l'apparition furtive de Lloyd Kaufman, les transitions entre les scènes ou l'interprétation de chaque acteur.
Difficile d'ailleurs de ne pas évoquer la performance de Deborah Jayne Reilly Smith, parfaite dans cette capacité presque surnaturelle à rester constamment monoexpressive ou à rendre chacune de ses actions terriblement fastidieuse, à l'image de son long, très long périple dans la forêt où chaque petite branche posée au sol devient un obstacle difficile à surmonter.
Et le pire, c'est que tous ces éléments semblent, comme je l'ai dit en introduction, totalement volontaires, mais sans le cynisme qui accompagne par exemple la saga Sharknado. On sent chez John Migliore une volonté de s'amuser, de partager son délire avec les spectateurs, mais aussi un amour certain du cinéma (jusqu'à ici, de façon totalement inattendue, Le Septième Sceau !). Si le premier Ouija shark restait finalement assez sage, sa suite explose absolument tout sur son passage. Reste à savoir l'impact d'un tel film sur un spectateur le découvrant seul chez soi, alors qu'il est parfait sur grand écran, avec un public acquis à sa cause.
mardi 1 novembre 2022
Mako
Il faut bien avouer qu’entre le relatif exotisme du film et le décor prometteur d’une immense épave, Mako intrigue. Cette impression sera confirmée par le début du film, qui prend le temps de présenter ses personnages, avec leurs personnalités, leurs blessures, leurs conflits. On se demandera juste qui sont ces pêcheurs que l’on voit régulièrement, et qui semblent passer 4 jours pour attraper un requin. Le film n’apportera aucune réponse à cette question. Ce sera d’ailleurs son principal défaut : Mako multiplie les intrigues, lance de nombreuses pistes... mais en laisse beaucoup en suspens.
On s’interrogera ainsi sur les séquences du bateau resté en surface pendant que l’équipe de journalistes est sous l’eau, et sur le final incroyablement abrupt. On a en fait le sentiment qu’il manque des morceaux de film, que certains éléments ont été coupés, mais sans vérifier la cohérence avec le reste du film. Cela donne un film parfois frustrant, d’autant que l’on ne pourra pas vraiment se consoler sur le reste du film. A partir du moment où l’équipe plonge vers l’épave, le film plonge également vers l’ennui.
Malgré quelques séquences très réussies, le film devient soudain bavard, avare en attaques, avec de gros soucis de cohérence, un décor finalement très peu exploité – moins que dans Les Dents de la mer 4, par exemple - et tout le travail effectué lors des premières vingt minutes sur les personnages est mis en charpie pour revenir à des réactions souvent très connes de personnages de série B. Et c’est bien dommage, car le film avait une vraie carte à jouer en lorgnant vers l’horreur psychologique, par le biais du passé trouble de l’un des personnages... mais là encore, c’est sous-exploité.
En bref, ce « premier shark movie » venu des pays des pharaons est une vraie déception, souvent ennuyeuse et, surtout, terriblement frustrant. J'aurais vraiment aimé voir le film s'attarder davantage sur les problèmes d'égalité hommes / femmes, ou voir le bon gros méchant tout moche avoir une vraie importance. J'aurais adoré voir les requins mako mis en valeur. Ou tout simplement un vrai final...