mercredi 22 avril 2015

Alléluia


Titre : Alléluia
Réalisateur : Fabrice Du Welz
Acteurs : Laurent Lucas, Lola Dueñas, Stéphane Bissot
Date de sortie en France : 26 novembre 2014
Genre : thriller, drame

Synopsis : 
Lorsque Gloria accepte de rencontrer Michel, contacté par petite annonce, rien ne laisse présager la passion destructrice et meurtrière qui naîtra de leur amour fou...

Avis : 
Après un Colt 45 qu'il n'aura pas cautionné, refroidi par un budget régulièrement revu à la baisse et un duo Lanvin-JoeyStarr aux chevilles gonflées à bloc, Fabrice Du Welz revient à une histoire et une ambiance qui lui correspondent beaucoup plus en adaptant l'histoire de Raymond Fernandez et Martha Beck, les "Lonely Hearts Killers".


Ambiance poisseuse, histoire sordide, images sales... Alléluia rappelle forcément Calvaire, et dans une moindre mesure Vinyan du même réalisateur. Du Welz ne recule devant rien, et son histoire d'amour horrifique entre ces deux amants diaboliques oscille entre violence crue et sexe cradingue, nous mettant régulièrement mal à l'aise, nous rendant spectateurs de ce qu'on aurait préféré ne pas voir, très loin des films ayant tendance à mettre en valeur les psychopathes.

Gloria et Michel nous fascinent certes, mais nous dégoûtent surtout. Gloria est irritante à souhait, Michel manipulateur et pervers : de vrais personnages, aussi imparfaits que crédibles, interprétés avec une conviction formidable par Laurent Lucas (bien loin de son rôle de martyr dans Calvaire) et Lola Dueñas. On en oublie ainsi très vite l'aspect linéaire de l'histoire, dont le découpage en chapitres renforce l'impression de répétition... ce qui accentue également l'horreur des situations, avec les mêmes erreurs, les mêmes conséquences aux mêmes actes, tel un ruban de Moebius morbide et dégénéré.

Alléluia n'est pas un film agréable à regarder : au contraire, on grimacera souvent devant la brutalité et la crasse de cette oeuvre atypique, qui nous replonge dans une ambiance rappelant les années 70. Celles où la créativité et les couilles d'un auteur permettaient de nous offrir des oeuvres fortes, intelligentes et puissantes, à l'image du film de Du Welz, appelé à nous marquer durablement et à se bonifier à chaque fois qu'on y repense.

Note : 8/10


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