Titre : Conjuring : sous l'emprise du Diable (The Conjuring: the Devil made me do it)
Réalisateur : Michael Chaves
Acteurs : Vera Farmiga, Patrick Wilson, Ruairi O'Connor
Date de sortie en France : 9 juin 2021
Genre : épouvante, thriller
Synopsis :
Dans cette affaire issue de leurs dossiers secrets – l'une des plus spectaculaires – , Ed et Lorrain commencent par se battre pour protéger l'âme d'un petit garçon, puis basculent dans un monde radicalement inconnu. Ce sera la première fois dans l'histoire des États-Unis qu'un homme soupçonné de meurtre plaide la possession démoniaque comme ligne de défense.
Avis :
Huitième volet de l’univers cinématographique Conjuring,
Sous
l’emprise du Diable nous permet de retrouver, 5 ans après
Le Cas Enfield,
le couple Warren. Entre temps, l’univers s’est enrichi de nouveaux films
consacrés à la poupée
Annabelle (
La Création du mal puis
La
Maison du mal), au démon Valak dans
La Nonne, et à la Llorona dans
La
Malédiction de la Dame Blanche. C’est d’ailleurs au réalisateur de ce
dernier, Michael Chaves, que revient la lourde tâche de succéder à James Wan, ce
dernier se contentant de produire et de participer au scénario.
Comme pour les précédents épisodes,
Conjuring 3 est
inspiré de faits réels, ce qui signifie qu’il se base vaguement sur des
histoires à la véracité douteuse relayées par des personnes ayant tendance à
déformer la réalité. Cette fois, le scénario aborde l’histoire de Arne Cheyenne
Johnson, qui après avoir tué son propriétaire, tenta de plaider la possession
démoniaque pour expliquer son geste. Sans succès. L’histoire va permettre à la
saga d’explorer de nouveaux horizons, entre malédiction et sorcellerie, en
privilégiant son côté « enquête » - qui a toujours été, à mes yeux,
l’élément le plus réussi de la saga.
On n’échappera malheureusement pas aux insupportables clichés
que le genre nous vomit à la tronche depuis trop longtemps. Refusant
d’installer une quelconque ambiance, le film ne se construit qu’autour de
jump-scares stéréotypés et sans surprise, tente de donner le change en faisant
beaucoup, beaucoup de bruit, et nous gratifie une nouvelle fois des éternelles
séances de contorsionnisme diabolique pour illustrer la possession. On a
parfois l’impression que, paniqué à l’idée d’avoir montré un élément un peu
plus subtil,
Conjuring se met à hurler et à trembler pour vite reprendre
les rails de l’épouvante inoffensive grand public.
Et si la réalisation de Chaves évite le côté « m’as-tu
vu » dans lequel s’enfermait parfois Wan (pas de travelling à 360° à
cloche-pied les yeux bandés ici), c’est pour mieux insister sur ses références,
le film reprenant par exemple le plan iconique de
L’Exorciste, ou pour mieux
tuer dans l’oeuf tout élément de surprise. Absolument rien ne dépasse, c’est
propre, c’est carré, c’est lisse… c’est l’univers cinématographique Conjuring,
et apparemment, c’est ce que veut voir le public, qui se rue en salles à chaque
épisode.
Si le film n’essaie plus de faire peur, il tente en revanche
d’apporter un peu de substance à son scénario. Il faut bien avouer que cela
fonctionne plutôt bien, à l’image de ce que proposait par moments
Le Cas
Enfield. Rien qui viendra renouveler le genre, mais le mystère est assez
efficace pour donner envie de suivre l’enquête. Dommage que ça se termine en
eau de boudin, entre révélation bancale et vite expédiée, mais c’est sans doute
dans cette direction que la saga devrait creuser pour ses inévitables futurs
épisodes.
De l’épouvante prémâchée, sans saveur, et qui ressemble à
tous les films d’épouvante de ces dernières années :
Conjuring :
sous l’emprise du Diable remplit sans doute parfaitement sa fonction de
gentil blockbuster horrifique estival pour adolescent. On passera plus de temps
à secouer la tête de dépit qu’à frissonner…
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