lundi 26 septembre 2016

Blair Witch


Titre : Blair Witch
Réalisateur : Adam Wingard
Avec : Brandon Scott, Callie Hernandez, Valorie Curry
Date de sortie en France: 21 septembre 2016
Genre : épouvante

Synopsis : 
  James et un groupe d'amis décident de s'aventurer dans la forêt de Black Hills dans le Maryland, afin d'élucider les mystères autour de la disparition en 1994 de sa sœur, que beaucoup croient liée à la légende de Blair Witch. Au départ, les jeunes étudiants s'estiment chanceux en tombant sur deux personnes de la région qui leur proposent de les guider à travers les bois sombres et sinueux. Mais tandis qu'ils s'enfoncent dans la nuit, le groupe est assailli par une présence menaçante. Peu à peu, ils commencent à comprendre que la légende est bien réelle et bien plus terrifiante que ce qu'ils pouvaient imaginer...

Avis : 
On s'en souvient encore : en 1999, un premier film fabriqué avec des bouts de ficelles devenait un véritable phénomène. Culte pour certains, arnaque pour les autres, Le Projet Blair Witch a bouleversé (pour le pire, diront beaucoup d'amateurs) le paysage du cinéma d'épouvante en popularisant le found footage, engendrant une monstrueuse descendance et quelques trop rares réussites. Après une suite en forme de thriller psychologique (bourrée de défauts, mais que j'aime assez), la saga revient là où elle est née, avec de fausses bandes découvertes en pleine forêt.



17 ans plus tard, nous voilà donc replongés dans les bois de Black Hills, avec un groupe suivant les traces de la sorcière de Blair et du trio disparu en 1994. Pas d'inquiétude, vous ne serez pas dépaysés : Adam Wingard, le réalisateur de You're next, va d'abord se contenter de nous offrir un Projet Blair Witch 2.0. Camping dans les bois, groupe qui se perd rapidement, figurines fabriquées avec des branches, cairns à l'entrée des tentes, tout y est, jusqu'à la visite finale dans la cabane perdue au milieu de la forêt.

Pourtant, on aura moins le sentiment d'être dans l'univers de Blair Witch que devant... un Paranormal activity forestier. En effet, oubliez ici la progression (très) lente du premier volet, oubliez toute subtilité, oubliez le mystère planant autour de la mort d'Heather : vous n'aurez que quelques minutes à patienter pour vous apercevoir qu'il y a bien une entité maléfique dans la forêt, que celle-ci n'est pas contente qu'on vienne encore se promener sur son territoire et qu'elle préfère maintenant déraciner des arbres et massacrer ses victimes de façon spectaculaire plutôt que de les attirer gentiment dans sa cave.


Dans une espèce de course à la surenchère qui ne colle absolument pas avec l'univers du film, on se retrouve donc avec des manifestations beaucoup plus violentes, avec une multiplication de jump-scares foirés, avec beaucoup plus de violence... Bref, avec tout ce qui fait la pauvreté du cinéma d'épouvante actuel. Les rares bonnes idées (les différentes phases temporelles, par exemple) ne sont pas développées, les personnages sont d'une connerie sans nom (on a rarement vu une telle volonté d'aller se promener seul...), et comble du comble, toute cette avalanche de moyens nuit considérablement au réalisme du film, largement dépassé dans cet exercice par la sobriété de Daniel Myrick et Eduardo Sanchez.

Je n'ai jamais été fan du Projet Blair Witch (je lui préfère même sa suite, petit thriller psychologique pourtant bourré de défauts), mais il avait le mérite de proposer quelque chose de cohérent et de relativement novateur. Blair Witch n'est quant à lui qu'un énième found footage sans grand intérêt, sans frisson ni ambition, qu'on oubliera beaucoup plus vite que son modèle...

Note : 2/10

samedi 24 septembre 2016

Le Projet Blair Witch


Titre : Le Projet Blair Witch (The Blair Witch project)
Réalisateur : Daniel Myrick, Eduardo Sanchez
Acteurs : Heather Donahue, Michael C. Williams, Joshua Leonard
Date de sortie en France : 28 juillet 1999
Genre : épouvante

Synopsis : 
 En octobre 1994, trois jeunes cinéastes, Heather Donahue, Joshua Leonard et Michael Williams, disparaissent en randonnée dans la foret de Black Hill au cours d'un reportage sur la sorcellerie. Un an plus tard, on a retrouve le film de leur enquête. Le Projet Blair Witch suit l'itinéraire éprouvant des trois cinéastes a travers la foret de Black Hills et rend compte des événements terrifiants qui s'y sont déroulés. A ce jour, les trois cinéastes sont toujours portes disparus.

Avis : 
  Il n'est vraiment pas facile de parler de façon objective d'une œuvre telle que Le Projet Blair Witch. Chef d'oeuvre d'épouvante pour les uns, navet ultime et arnaque totale pour les autres, le film déchaîne les passions et laisse peu de spectateurs indifférents, chacun percevant les éléments caractéristiques du film comme autant de qualités ou autant de défauts. Pour la sortie du troisième film de la saga, je me suis replongé dans ce film fondateur qui, s'il n'a pas inventé le found footage, a largement contribué à le populariser... pour le plus grand malheur des fans de cinéma fantastique.



Avant même d'évoquer le film, il convient d'évoquer le « phénomène » Blair Witch. Présenté à l'époque de sa sortie comme un véritable document retraçant les dernières heures d'un groupe d'adolescents disparus, Le Projet Blair Witch est avant tout un petit bijou de marketing. Précurseurs dans leur utilisation d'internet à des fins promotionnelles, les responsables du film vont créer un site dédié à l'affaire Blair Witch, et le documenter avec des dizaines de photos, de faux témoignages, d'avis de recherche inventés pour le film. Toujours dans cette volonté d'entretenir le doute sur la réalité de l'affaire, les acteurs n'ont pas participé aux promotions du film, et ont même été décrits comme « disparus et présumés décédés » sur IMDB. De quoi attiser la curiosité des spectateurs, et expliquer en partie l'immense succès du film.

Ce jeu sur l'ambiguïté entre réalité et fiction se retrouve également dans l'interprétation. En effet, les trois acteurs principaux n'ont bénéficié que de très peu de directives de la part des réalisateurs, laissant une place très importante à l'improvisation. Cela donne une des principales forces du film : une interprétation naturelle, cohérente, qui retranscrit parfaitement la fatigue physique et nerveuse des personnages - il faut dire aussi que l'équipe du film leur faisait parcourir de nombreux kilomètres chaque jour et les réveillait en pleine nuit !



Pourtant, cette volonté de réalisme sera sans doute à l'origine du point le plus critiqué du film : son rythme, et son absence quasi-totale de péripéties. Pour certains, cela permettra d'installer une vraie ambiance, et de s'attacher aux personnages. Pour les autres, ce sera surtout une bonne occasion d'économiser des somnifères. Je dois bien avouer que, si j'aime plutôt les films au rythme lent, qui prennent le temps de présenter leurs personnages et qui installent le fantastique au goutte à goutte (comme le récent The Witch), Le Projet Blair Witch m'a profondément ennuyé, tout simplement parce que je n'y ai pas cru une seconde, et que le sujet ne m'a jamais intéressé.

Sans aller jusqu'à hurler à l'arnaque (un argument que je n'ai jamais compris), et si je salue la volonté d'installer le mystère - autant sur la véracité du documentaire que sur les événements que l'on voit dans le film - je n'accroche absolument pas au film, qui ne me fait frissonner à aucun moment (sauf peut-être dans les dernières minutes), et qui est finalement l'élément qui m'intéresse le moins dans l'univers très riche qui l'accompagne...

Note : 3/10

dimanche 18 septembre 2016

Independence Day : resurgence


Titre : Independence Day : Resurgence
Réalisateur : Roland Emmerich
Acteurs : Jeff Goldblum, Liam Hemsworth, Bill Pullman
Date de sortie en France : 20 juillet 2016
Genre : science-fiction

Synopsis : 
 Nous avons toujours su qu'ils reviendraient. La terre est menacée par une catastrophe d’une ampleur inimaginable. Pour la protéger, toutes les nations ont collaboré autour d’un programme de défense colossal exploitant la technologie extraterrestre récupérée. Mais rien ne peut nous préparer à la force de frappe sans précédent des aliens. Seule l'ingéniosité et le courage de quelques hommes et femmes peuvent sauver l’humanité de l'extinction.

Avis : 
Il y a donc (déjà !) vingt ans que les Américains sauvaient le Monde d'un envahisseur extraterrestre invincible. Deux décennies durant lesquelles Roland Emmerich aura tout fait exploser, du parc de Yellowstone à la Maison Blanche, deux décennies où il aura balancé un monstre géant au beau milieu de New York et foutu le bordel en pleine préhistoire, avant d'enfin revenir pour un film que l'on n'osait pas (plus ?) attendre : la suite, maintes fois annoncée puis annulée, de l'inénarrable Independence Day.


Car après s'être pris une grosse branlée en 1996, les aliens ne sont pas contents et sont bien décidés à se venger, et à pomper les ressources de notre bonne vieille Terre. Les américains, pendant ce temps-là, ont appris à utiliser la technologie extraterrestre, et en a profité pour reproduire les armes de destruction massive et pour faire de la Lune un avant-poste militaire über-mega-balèze. Hélas, ils n'avaient pas prévu que le nouveau vaisseau amiral extraterrestre serait over-giga-ultra-titanesque-de-la-mort, qu'ils contourneraient notre satellite naturel plus facilement qu'une Ligne Maginot et qu'ils nous infligeraient une blitzkrieg à base d'antigravité.

Vous l'aurez compris, le goût de Roland Emmerich pour la démesure est toujours intact, et peut-être même encore plus présent qu'avant. Il ne pourra s'empêcher de jouer avec tout ce qu'il trouve, de détruire des villes (goodbye, London), d'engager des dizaines d'appareils dans des joutes aériennes insensées ou, plus discrètement, de coller un portrait de Will Smith entre Washington et Lincoln à la Maison Blanche. En allant voir ID:R, vous vouliez sans doute voir tout ça, et il faut quand même avouer qu'on en aura généralement pour son argent, même si au milieu de tous les blockbusters de ces dernières années, rien ne permet véritablement de sortir le film du lot.



D'autant qu'en plus, Emmerich veut trop en mettre et finit par nous perdre : un semblant de scénario introduisant une nouvelle puissance extraterrestre, des clins d'oeil au précédent opus, notamment avec le retour d'anciens personnages, et enfin des emprunts à des classiques - ou pas - du genre, le film semblant parfois puiser son inspiration parmi les autres films du réalisateur ou chez certains de ses camarades mal aimés - j'avoue par exemple avoir pensé au final de Alien vs Predator...

On navigue entre gros effets spéciaux, grosses ficelles et incohérences dans un Independence Day : Resurgence qui ne tient finalement pas toutes ses promesses. Alors qu'on attendait un blockbuster idiot mais assez bourrin pour être mémorable, le nouveau Roland Emmerich se noie dans la masse, ne proposant qu'un film ni plus spectaculaire, ni plus con que la moyenne des blockbusters sortis cet été... et qu'on oubliera sans doute bien plus vite que son aîné, en attendant le troisième volet (en forme de space-opera ?) de ce qui semble immanquablement devoir être une trilogie. 

Note : 2.5/10