mardi 31 mars 2015

Le Grimoire d'Arkandias


Titre : Le Grimoire d'Arkandias
Réalisateur : Alexandre Castagnetti, Julien Simonet
Acteurs : Christian Clavier, Ryan Brodie, Pauline Brisy
Date de sortie en France : 22 octobre 2014
Genre : aventures, fantastique

Synopsis : 
Dans le village de Ronenval, tout semble normal. Trop normal pour Théo qui ne rêve que d’une chose : échapper à son destin de boloss. Un jour, il déniche à la bibliothèque un livre de magie qui contient les secrets de fabrication d’une bague d’invisibilité. Avec l’aide de ses meilleurs amis Bonnav et Laura, il décide de fabriquer cette bague. Surprise : Théo disparaît pour de bon ! Victime de trois sorcières, il reste bloqué dans l’invisibilité...Il se lance alors dans une course effrénée contre le temps. Arkandias, un étrange individu toujours à leurs trousses, est peut être le seul à pouvoir les aider.

Avis : 
Le monde a Harry Potter, la France a... Théo !? Adapté du roman d'Eric Boisset, Le Grimoire d'Arkandias nous raconte donc l'histoire de trois jeunes ados confronté à des événements magiques après la découverte d'un étrange ouvrage. Avec l'aide d'un étrange sorcier, ils vont vivre d'extraordinaires aventures, affrontant notamment trois méchantes pour sauver la famille de Théo et découvrir que l'amitié et le courage sont ce qu'il y a de plus important.


Bon, d'accord, c'est pour les gosses, mais quand même : avait-on vraiment besoin de faire aussi con, aussi vulgaire, aussi niais ? A mi-chemin entre la parodie et l'hommage à Harry Potter et compagnie (allant jusqu'à pomper généreusement le thème de John Williams), Le Grimoire d'Arkandias n'est qu'une suite de péripéties convenues et gentillettes, aussi irritante que non drôle.

Pas aidés par un scénario inexistant, les acteurs se débattent dans des rôles irritants, notamment les enfants, insupportables et publicité vivante pour l'IVG. L'unique aspect remarquable du film est sa constance, démarrant de nulle part pour ne jamais arriver à destination, parvenant à nous faire soupirer de dépit dès la présentation de Théo, ce gamin forcément mis à l'écart en classe, forcément victime d'un drame familial, forcément destiné à être héroïque.

Bref, le film prend les gamins pour des cons, et le fait avec la monstrueuse prétention de se comparer avec de grandes sagas. Indigeste, tout simplement...

Note : 1/10


dimanche 29 mars 2015

John Wick


Titre : John Wick
Réalisateur : David Leitch, Chad Stahelski
Acteurs : Keanu Reeves, Michael Nyqvist, Willem Dafoe
Date de sortie en France : 29 octobre 2014
Genre : action

Synopsis : 
Depuis la mort de sa femme bien-aimée, John Wick passe ses journées à retaper sa Ford Mustang de 1969, avec pour seule compagnie sa chienne Daisy. Il mène une vie sans histoire, jusqu’à ce qu’un malfrat sadique nommé Iosef Tarasof remarque sa voiture. John refuse de la lui vendre. Iosef n’acceptant pas qu’on lui résiste, s’introduit chez John avec deux complices pour voler la Mustang, et tuer sauvagement Daisy…

Avis : 
Sorti le même mois que le Equalizer de Antoine Fuqua, John Wick raconte également le combat d'un homme seul contre l'ensemble de la mafia local, exécutant sans sourciller des dizaines de sbires dans l'unique but de se venger. Comme souvent dans ce genre de film, on apprend que le héros est un surdoué de la mise à mort : ici, John Wick est l'ancien tueur ultime de la mafia russe, celui que tout le monde redoute, et qu'l vaut mieux ne pas énerver...


Evidemment, voler sa voiture et tuer son chien, ce n'était pas la chose à faire : à partir de cet instant, John Wick sort de sa retraite, et va nous offrir exactement ce qu'on attendait : un film d'action sans aucun complexe et bourrin, avec un héros invincible et capable de coller une balle dans le crâne de dix assaillants tout en perdant des litres de sang. Dans le rôle de ce tueur implacable, Keanu Reeves est impeccable, massacrant du quidam tout en restant impassible : son absence presque totale d'expression fait merveille, et n'avait en fait plus fait mouche à ce point depuis... Matrix !

L'acteur est ainsi le véritable pivot d'un film entièrement consacré à sa gloire, délaissant, sans que ce soit un défaut, le scénario ou la cohérence. On s'amuse même de cet aspect rentre-dedans, que l'on retrouve jusque dans les interprétations de Michael Nyqvist (Millénium, le film), Willem Dafoe (4h44 dernier jour sur Terre) ou Alfie Allen (Game of thrones).

Bref, John Wick remplit parfaitement son office de film d'action bourrin et décérébré, avec des séquences jubilatoires et un Keanu Reeves dans un rôle qui lui va comme un gant. C'est finalement tout ce qu'on voulait voir !

Note : 7/10




jeudi 26 mars 2015

Les Enquêtes du Département V : Profanation


Titre : Les Enquêtes du Département V : Profanation (Fasandræberne)
Réalisateur : Mikkel Norgaard
Acteurs : Nikolaj Lie Kaas, Fares Fares, Pilou Asbæk
Date de sortie en France : 8 avril 2015
Genre : thriller, policier

Synopsis : 
En 1987, un double-meurtre défraye la chronique. Malgré les soupçons qui pèsent sur un groupe de pensionnaires d’un internat, la police classe l’affaire, faute de preuve… Jusqu'à l'intervention, plus de 20 ans après, du Département V : l’inspecteur Carl Mørck, et Assad, son assistant d’origine syrienne, spécialisés dans les crimes non résolus.Ensemble, ils rouvrent l’affaire qui les amène à enquêter sur trois des notables les plus puissants du Danemark.

Avis : 
Après Miséricorde, le Département V revient pour une deuxième enquête, toujours inspirée des romans de Jussi Adler-Olsen et toujours réalisée par Mikkel Norgaard. Cette fois, ce n'est pas une disparition qui va retenir l'attention des deux policiers, mais une affaire de meurtres et de viol non élucidés depuis vingt ans, pour une enquête encore plus difficile et plus sombre que la précédente.


J'avais beaucoup aimé le premier épisode de cette nouvelle saga cinématographique : j'ai encore davantage apprécié Profanation. Tout d'abord, le scénario est encore mieux ficelé, assemblant peu à peu les nombreuses pièces d'un puzzle très bien agencé, et réussissant paradoxalement à maintenir le mystère et le suspense tout en nous révélant assez rapidement l'identité du tueur. On s'intéresse dès lors à l'enquête en elle-même, mais aussi aux circonstances ayant entraîné les meurtres, pour découvrir plusieurs portraits de personnages assez glaçants.

Profanation est également plus violent que le premier volet, et plus sombre, notamment autour du destin de Kimmie, loin des personnages féminins parfois lisses que l'on retrouve souvent dans le genre. Tout comme pour le premier volet, on retrouve les influences de Millénium, le film et de David Fincher, notamment dans l'évolution de l'inspecteur Carl Mørck, qui évoque parfois le Brad Pitt de Seven. On regrettera néanmoins que son coéquipier, Assad, reste la plupart du temps en retrait et ne participe presque jamais à l'enquête, se contentant de suivre sans prendre d'initiative.

Bénéficiant en plus d'un casting impeccable (on retrouve d'ailleurs Pilou Asbæk, déjà vu dans les excellents R et Hijacking - et dans l'immonde Lucy de Luc Besson, personne n'étant parfait) et d'une réalisation toujours aussi sobre et soignée, Profanation est donc à mes yeux encore plus réussi que Miséricorde, en grande partie grâce à un scénario remarquable qui nous plonge entièrement dans une enquête passionnante et sans temps mort. Il est presque frustrant de devoir maintenant attendre le troisième volet, dont le tournage va bientôt commencer !

Note : 8,5/10


lundi 23 mars 2015

Les Nouveaux héros


Titre : Les Nouveaux héros (Big hero 6)
Réalisateur : Don Hall, Chris Williams
Acteurs : Scott Adsit, Ryan Potter, Daniel Henney
Date de sortie en France : 11 février 2015
Genre : animation, aventures, super-héros

Synopsis : 
Un petit génie de la robotique nommé Hiro Hamada découvre qu’un complot criminel menace de détruire la ville de San Fransokyo. Avec l’aide de son plus proche ami, Baymax le robot infirmier, et de ses compagnons qu’il va transformer en une bande de superhéros high-tech, Hiro va tout faire pour sauver la ville et sa population de l’infâme Yokai.

Avis : 
54ème classique d'animation des studios Disney, Les Nouveaux héros est l'adaptation, pour la première fois, de comics Marvel, en l'occurrence Big Hero 6. Récompensé par l'Oscar 2015 du meilleur film d'animation, il met en scène le jeune Hiro, accompagné par le robot Baymax, pour une étonnante aventure de super-héros.


Après les réussites que constituaient Les Mondes de Ralph et La Reine des neiges, les studios Disney nous offrent ici une nouvelle pépite, peut-être plus aboutie encore, avec un film entre hommage et gentille parodie de films de super-héros (les clins d'oeil sont extrêmement nombreux, jusqu'à une apparition de Stan Lee), entre drame poignant et film d'action spectaculaire. Les Nouveaux héros s'approche en fait des meilleurs Pixar, grâce à un scénario très travaillé, une véritable maturité et des personnages particulièrement attachants.

Outre Hiro, jeune adolescent étonnamment crédible, la véritable star du film est Baymax, le robot infirmière, que son design tout en rondeur, sa douce sollicitude et sa maladresse rendent immédiatement attachant et touchant. Sa version héroïque est un peu moins réussie, tout comme le film lorsqu'il verse dans le film d'action plus classique après une première moitié sans faute. Très spectaculaire, avec de nombreux rebondissements et une bonne dose d'humour, le second acte reste néanmoins très réussi.

Les Nouveaux héros est donc une nouvelle réussite pour les studios Disney, qui après le classicisme de La Reine des neiges joue une carte plus originale avec une histoire beaucoup plus moderne et une animation digne des meilleurs Pixar ou DreamWorks. Un petit bijou, tout simplement !

Note : 9/10


samedi 21 mars 2015

Les Enquêtes du Département V : Miséricorde


Titre : Les Enquêtes du Département V : Miséricorde (Kvinden i buret)
Réalisateur : Mikkel Norgaard
Acteurs : Nikolaj Lie Kaas, Fares Fares, Sonja Richter
Date de sortie en France : 27 mars 2015 (VOD)
Genre : thriller, policier

Synopsis : 
Après une bavure qui coûte la vie à l’un de ses collègues et laisse son meilleur ami paralysé, l’inspecteur Carl Mørck a presque tout perdu. Mis sur la touche, privé du droit d’enquêter, il est chargé d’archiver les vieux dossiers du commissariat avec Hafez el Assad, l’assistant d’origine syrienne qui lui est imposé. Mais très vite, les deux policiers désobéissent à leur supérieur et rouvrent une enquête jamais résolue, la disparition mystérieuse d’une jeune politicienne prometteuse survenue cinq ans auparavant.  C’est la naissance du Département V et sa première enquête...

Avis : 
Le Département V est une saga littéraire écrite par le danois Jussi Adler-Olsen, dont les cinq premiers tomes ont été traduits en français. Premier volet de la série, Miséricorde va nous permettre de découvrir ledit département V, et ce duo de policiers mis au placard avec les vieux dossiers à archiver... qu'ils vont décider d'étudier de nouveau, plusieurs années plus tard.


Très clairement, de l'idée d'enquêter sur des situations du passé à la façon de mener l'enquête, l'influence de Millénium se fait ressentir : utilisation de (nombreux) flash-backs, capacité à donner une signification nouvelle à d'anciens indices, et même la réunion de deux personnes que tout oppose au début mais qui finiront par se montrer complémentaires, Miséricorde ne prétend clairement pas apporter quelque chose de nouveau au genre... mais va suivre le cahier des charges de façon très efficace.

L'enquête se révèle ainsi passionnante, grâce à un scénario intelligent et un mystère vraiment intéressant. La progression n'évite pas certaines facilités, mais l'ensemble est assez cohérent pour se prendre facilement au jeu, d'autant que le duo de policiers est vraiment attachant, avec deux personnages bien développés, avec une vraie personnalité et pas mal de crédibilité, notamment grâce à leurs défauts, soulevés avec une pointe d'humour plutôt efficace.

Si l'on pense parfois aussi à David Fincher, influence par ailleurs clairement revendiquée par Mikkel Norgaard, cette première enquête du Département V marche surtout sur les traces du Millénium, le film de Niels Arden Oplev, notamment dans cette impression de froideur typique des films scandinaves. Très classique donc, mais aussi et surtout très efficace, Miséricorde donne immédiatement envie de découvrir la suite, Profanation, et même de se pencher sur la saga littéraire dont les films s'inspirent !

Note : 7,5/10




vendredi 20 mars 2015

The Voices


Titre: The Voices
Réalisateur : Marjane Satrapi
Acteurs : Ryan Reynolds, Gemma Arterton, Anna Kendrick
Date de sortie en France : 11 mars 2015
Genre : comédie

Synopsis : 
Jerry vit à Milton, petite ville américaine bien tranquille où il travaille dans une usine de baignoires. Célibataire, il n’est pas solitaire pour autant dans la mesure où il s’entend très bien avec son chat, M. Moustache, et son chien, Bosco. Jerry voit régulièrement sa psy, aussi charmante que compréhensive, à qui il révèle un jour qu’il apprécie de plus en plus Fiona - la délicieuse Anglaise qui travaille à la comptabilité de l’usine. Bref, tout se passe bien dans sa vie plutôt ordinaire - du moins tant qu’il n’oublie pas de prendre ses médicaments...

Avis : 
Après Persépolis et Poulet aux prunes, Marjane Satrapi s'exile aux Etats-Unis et change de registre avec une comédie très noire, avec Ryan Reynolds (Captives, Buried) dans le rôle principal, celui d'une personne mentalement instable qui va, bien malgré lui, devenir un terrible tueur en série, bien encouragé par les conseils de... son chat.


C'est d'ailleurs là l'idée de base (la seule idée ?) du film : Jerry est harcelé par ses animaux de compagnie qui lui donnent des conseils et jugent le moindre de ses faits et gestes, le chien représentant la voix du bien tandis que M. Moustache incarne le mal. Cela donne quelques échanges très drôles, où la méchanceté et la vulgarité du félin font des merveilles. L'artifice finit hélas par tourner un peu en rond, d'autant qu'il devient rapidement le seul point d'intérêt d'un film qui ne vole par ailleurs pas bien haut.

Car si le film est parfois amusant, notamment lors du premier meurtre de Jerry, il faiblit très vite et on finit par s'ennuyer devant un film peinant à trouver son rythme et son ton, entre l'aspect dramatique de la maladie mentale et la farce noire malheureusement un peu retenue. On se retrouve ainsi devant un film un peu bancal, dont les maladresses sont cristallisées par un Ryan Reynolds toujours aussi moyen...

Si vous voulez voir beaucoup d'humour noir, préférez donc Les Nouveaux sauvages : le film de Marjane Satrapi ne vaut finalement la peine que pour de trop rares séquences, principalement lorsque Jerry parle avec ses animaux. Petite déception donc pour un film qui n'exploite pas assez sa formidable idée de base.

Note : 4/10


mercredi 18 mars 2015

Lazarus effect


Titre : Lazarus effect (The Lazarus effect)
Réalisateur : David Gelb
Acteurs : Mark Duplass, Olivia Wilde, Donald Glover
Date de sortie en France : 11 mars 2015
Genre : épouvante, fantastique

Synopsis : 
Une équipe de chercheurs universitaires découvre comment ramener les morts à la vie. Ils n'imaginent pas ce que leurs expériences vont déclencher.

Avis : 
Le thème de la vie après la mort est une source d'inspiration intarissable pour le cinéma horrifique. Entre les zombies (Zombie, Le Mort vivant) et les savants fous (Re-Animator), une constante : jouer à Dieu avec des cadavres n'est jamais une bonne idée, et cela se termine toujours par un carnage et des effusions de sang. La recette est connue, ne change jamais, mais il en faut plus pour empêcher David Gelb de nous livrer son Lazarus effect.


Vous le savez peut-être : avant d'être une gare parisienne, Lazare est un personnage biblique célèbre pour avoir été ressuscité par Jésus. Un nom assez classique pour un projet destiné à faire revenir les morts d'outre tombe, mais qui traduit également la présence assez importante du thème de la religion, à travers notamment le personnage croyant de Zoe. Interprétée par Olivia Wilde (la série Dr HouseRush, Puzzle), le personnage marqué par un trauma d'enfance a une conception particulière de la vie après la mort.

De même, les questions d'éthique et des limites morales devant s'imposer aux scientifiques sont évoquées, dans une première partie qui n'invente pas l'eau chaude, ni même l'eau froide, mais qui à défaut de surprise se suit avec intérêt. Cela se gâte en revanche sérieusement quand le film sombre dans la série horrifique de bas étage pour son dernier tiers, avec la résurrection attendue d'un personnage pour une partie de cache-cache entre Paranormal activity et... l'horrible Lucy de Luc Besson, puisque revenue d'entre les morts, Zoe est capable d'utiliser l'ensemble de son cerveau et peut ainsi lire dans les pensées, bouger les objets, s'amuser avec l'électricité juste pour faire peur à ses camarades.

Malgré quelques passages réussis, avec un passage à la morgue rappelant un peu les jeux Silent Hill, cette dernière partie plombe définitivement le film, avec quelques idées grotesques, des acteurs soudain en roue libre et des effets loupés. Dommage, car s'il rappelait trop souvent le Hollow man de Paul Verhoeven (les scientifiques enfermés dans un sous-sol autour d'une expérience qui fait de l'un d'eux un tueur sans pitié), Lazarus effect réussissait presque à nous accrocher grâce à une première partie potable. Presque...

Note : 5/10






dimanche 15 mars 2015

It follows


Titre : It follows
Réalisateur : David Robert Mitchell
Acteurs : Maika Monroe, Keir Gilchrist, Daniel Zovatto
Date de sortie en France : 4 février 2015
Genre : drame, épouvante

Synopsis : 
Après une expérience sexuelle apparemment anodine, Jay se retrouve confrontée à d'étranges visions et  l'inextricable impression que quelqu'un, ou quelque chose, la suit. Abasourdis, Jay et ses amis doivent trouver une échappatoire à la menace qui semble les rattraper...

Avis : 
Il faut bien avouer que ces dernières années, le cinéma d'horreur et d'épouvante tourne en rond, ressasse constamment les mêmes thèmes, décline exactement les mêmes recettes, Pire encore, avec les succès de certains films étrangement encensés par la critiques, tels que Conjuring ou Mister Babadook, on se méfie du moindre buzz... Heureusement, il y a parfois des oeuvres qui méritent leurs louanges, comme It follows.


Sortant clairement du lot des productions actuelles, le film de David Robert Mitchell est tout simplement le film de genre le plus réussi depuis longtemps, grâce à quelques merveilleuses idées, un casting solide, une réalisation très soignée et une déclinaison intelligente, à défaut d'être particulièrement fine, de thèmes tels que la sexualité ou les problèmes adolescents. Mais surtout, It follows réussit là où le cinéma échoue depuis pas mal de temps : il parvient à installer une ambiance très réussie, et à faire naître une véritable peur chez le spectateur.

Véritable hommage aux films des années 80, le film cite ouvertement John Carpenter (notamment au niveau musical, la bande sonore étant très réussie bien que parfois trop présente) ou des classiques tels que Les Griffes de la nuit, sans que cette filiation ne soit envahissante ni ne le desserve. Au contraire, avec une histoire assez originale et une menace superbement mise en image, incitant le spectateur à constamment surveiller les arrières-plans, It follows fait mouche et se révèle parfois tétanisant, à l'image de l'introduction ou des premières apparitions.

On regrettera simplement que le film s'essouffle en cours de route, jusqu'à devenir un peu répétitif, voire un peu grotesque. Rien de bien grave, le Grand Prix du festival de Gérardmer 2015 est une étonnante réussite, que l'on n'osait plus trop attendre après des mois de déceptions !

Note : 8/10


jeudi 12 mars 2015

Cinquante nuances de Grey


Titre : 50 nuances de Grey (50 shades of Grey)
Réalisateur : Sam Taylor-Johnson
Acteurs : Jamie Dorman, Dakota Johnson, Jennifer Ehle
Date de sortie en France : 11 février 2015
Genre : érotique, romance

Synopsis : 
L'histoire d'une romance passionnelle, et sexuelle, entre un jeune homme riche amateur de femmes, et une étudiante vierge de 22 ans.

Avis : 
C'est la sortie événement de ce début d'année, le film dont on a entendu parler pendant des semaines : que vaut donc ce 50 shades of Grey ? Bon, évidemment, on ne pouvait pas en attendre grand chose : le film de Sam Taylor-Johnson (l'épouse-cougar de Aaron Kick-ass / Godzilla (2015) Taylor-Johnson) est l'adaptation du déjà très mauvais best-seller signé E.L. James, dont il ne pouvait dès le départ pas reprendre le côté très explicite.


Et sans surprise, c'est très mauvais. Banale romance entre deux personnes que tout oppose mais qui vont peu à peu avoir une influence l'un sur l'autre, 50 nuances tente de donner le change par son aspect vaguement sulfureux (bon, ce sera du SM très très gentil dans le film), essayant en vain de nous détourner de sa mièvrerie ambiance et d'un ramassis de clichés assez navrants, voire nauséabonds, dans lequel l'homme peut tout demander à la femme, pourvu qu'il lui offre une voiture et une promenade en hélicoptère.

Si on s'attendait à ne pas retrouver le côté très cru des scènes de sexe et des passages sadomasochistes du livre, on est néanmoins surpris par le raté incroyable côté casting : beau, charismatique et intimidant dans le livre, Christian Grey devient un légume sans personnalité ni magnétisme, interprété sans aucun relief par un Jamie Dorman (les séries Once upon a time et The Fall) qui nous avait habitué à bien mieux. Si Dakota Johnson (Need for speed) s'en sort un peu mieux, se battant pour surnager dans un rôle écrit à la truelle, l'interprétation reste au ras de pâquerettes. On appréciera seulement l'absence quasi totale des personnages secondaires, encore plus mauvais que les principaux.

On ne s'attardera pas sur un scénario faisant la part belle aux raccourcis et aux ficelles, enfonçant ce 50 shades of Grey dans la médiocrité annoncée et redoutée. La plus belle réussite du film est finalement d'aborder le masochisme de façon originale, en amenant le spectateur à souffrir volontairement en s'infligeant comme punition la vision d'une oeuvre dont il connaissait à l'avance la nullité...

Note : 2/10


mercredi 11 mars 2015

Samba


Titre : Samba
Réalisateur : Eric Toledano, Olivier Nakache
Acteurs : Omar Sy, Charlotte Gainsbourg, Tahar Rahim
Date de sortie en France : 15 octobre 2014
Genre : romance, drame

Synopsis : 
Samba, sénégalais en France depuis 10 ans, collectionne les petits boulots ; Alice est une cadre supérieure épuisée par un burn out. Lui essaye par tous les moyens d'obtenir ses papiers, alors qu'elle tente de se reconstruire par le bénévolat dans une association. Chacun cherche à sortir de son impasse jusqu'au jour où leurs destins se croisent... Entre humour et émotion, leur histoire se fraye un autre chemin vers le bonheur. Et si la vie avait plus d'imagination qu'eux ?

Avis : 
Après le raz de marée Intouchables, le duo Eric Toledano / Olivier Nakache revient, toujours avec Omar Sy dans les valises, pour un drame sentimental sur fond d'immigration et d'intégration. Un film rempli de bons sentiments, tout comme leur oeuvre précédente... mais bien moins réussie.


En effet, là où le côté très "politiquement correct" du modèle s'effaçait peu à peu face à la bonne humeur du film et devenait étonnamment digeste, Samba va suivre la trajectoire inverse, nous livrant une histoire bien moins touchante et un fond beaucoup plus discutable. A trop vouloir faire de Samba le gentil noir de service, victime de la grande et méchante et trop injuste et raciste administration française, le film sombre tête la première dans la caricature et rend le personnage antipathique.

L'histoire d'amour avec Charlotte Gainsbourg, certes impeccable dans un rôle taillé pour elle, n'arrangera rien, gentille petite déclinaison sur le thème de l'amour impossible sans aucune surprise ni saveur. Aucune des péripéties ne vient vraiment troublr le rythme de sénateur du film, malgré les efforts désespérés de Tahar Rahim (Le Passé, Grand central) ou de Izïa Higelin.

On ne retrouve donc à aucun moment le charme d'Intouchables. Trop paresseux, trop politiquement correct, le film de Toledano et Nakache ne décolle jamais et se contente d'aligner les clichés pour avancer.

Note : 3/10


samedi 7 mars 2015

American sniper


Titre : American sniper
Réalisateur : Clint Eastwood
Acteurs : Bradley Cooper, Sienna Miller, Luke Grimes
Date de sortie en France: 18 février 2015
Genre : biopic, guerre, drame

Synopsis : 
Tireur d'élite des Navy SEAL, Chris Kyle est envoyé en Irak dans un seul but : protéger ses camarades. Sa précision chirurgicale sauve d'innombrables vies humaines sur le champ de bataille et, tandis que les récits de ses exploits se multiplient, il décroche le surnom de "La Légende". Cependant, sa réputation se propage au-delà des lignes ennemies, si bien que sa tête est mise à prix et qu'il devient une cible privilégiée des insurgés. Malgré le danger, et l'angoisse dans laquelle vit sa famille, Chris participe à quatre batailles décisives parmi les plus terribles de la guerre en Irak, s'imposant ainsi comme l'incarnation vivante de la devise des SEAL : "Pas de quartier !" Mais en rentrant au pays, Chris prend conscience qu'il ne parvient pas à retrouver une vie normale.

Avis : 
Après plusieurs biopics peu convaincants (Invictus, J.Edgar, Jersey boys), Clint Eastwood remet le couvert en s'intéressant cette fois à Chris Kyle, sniper américain réputé comme le plus meurtrier de l'histoire. Un sujet intéressant, que le réalisateur choisit de traiter selon deux angles parallèles : celui de ses missions sur le terrain, et celui de ses retours aux Etats-Unis, au sein de sa famille.


Hélas, Eastwood va passer un peu à côté de son sujet. S'il maîtrise parfaitement les scènes d'affrontement, le suspense lié à la guerre (comme cette formidable séquence, qui illustrait la bande-annonce, où il doit décider s'il abat ou non un enfant et sa mère pendant sa première mission), il va être bien moins convaincant lorsqu'il s'agira d'évoquer l'état psychologique de son héros lorsqu'il est chez lui. 

Ni les rapports avec sa famille, ni son statut de "héros" ne semblent véritablement évoluer, et on sent Eastwood beaucoup plus impliqué dans la description de la vie militaire du soldat, avec son éternelle fibre patriotique parfois indigeste. C'est d'autant plus regrettable que Bradley Cooper (Happiness Therapy, Very bad trip) est impeccable dans le rôle du soldat, traduisant mieux que le reste du film les dilemmes des soldats.

Bref, American sniper est en partie raté : si les scènes de guerre sont très intenses et particulièrement réussies, on ne peut pas en dire autant de la description des conséquences psychologiques ou des difficultés à retrouver une vie normale après le conflit. Le film reste néanmoins le meilleur de Clint Eastwood depuis Gran Torino, grâce notamment à un Bradley Cooper très impressionnant.

Note : 6,5/10


lundi 2 mars 2015

Captives


Titre : Captives (The Captives)
Réalisateur : Atom Egoyan
Acteurs : Ryan Reynolds, Scott Speedman, Rosario Dawson
Date de sortie en France : 7 janvier 2015
Genre : thriller, drame

Synopsis : 
Huit ans après la disparition de Cassandra, quelques indices troublants semblent indiquer qu'elle est toujours vivante. La police, ses parents et Cassandra elle-même, vont essayer d'élucider le mystère de sa disparition.

Avis : 
Lorsque le cinéma traite de thème aussi forts que ceux de la pédophilie ou de l'enlèvement d'enfants, il le fait souvent à travers plusieurs pistes, nous permettant de suivre l'enquête policière par exemple, ainsi que le désarroi de la famille, voire de la victime (on se souvient notamment du terrible Trust de David Schwimmer). Avec Captives, Atom Egoyan va faire un peu tout ça... pour ne réussir à livrer qu'un film bancal, aux objectifs flous.


Nous suivrons donc l'enlèvement de la jeune Cassandra, les premières déclarations de la famille à la police, l'enquête, puis les rebondissement huit ans plus tard avec l'étrange relation née entre l'enfant kidnappée et son ravisseur, le tout selon une narration éclatée et non chronologique - que rien ne viendra vraiment justifier. Aucun thème n'est ainsi vraiment mis en avant, et on finit par se détacher complètement du drame, qui ne nous paraît finalement plus si horrible.

Le film n'est par ailleurs pas beaucoup aidé par son casting : Ryan Reynolds (Buried, RIPD) est toujours aussi insipide, Rosario Dawson (Sin City, Trance) n'apporte absolument rien... Mais tout ça n'est rien à côté de la performance de Kevin Durand (Resident Evil : Retribution, The Strain, Fruitvale station): l'acteur en fait des tonnes, cabotine pendant tout le film, au service d'un personnage aussi grotesque qu'improbable. A lui seul, il fait sombrer le film dans le ridicule...

Bref, si tout cela partait plutôt bien, grâce notamment à un sujet fort, Captives ne sait jamais comment développer son sujet et finit par se vautrer dans une accumulation d'idées grotesques, multipliant les ficelles (l'enquête n'avance que par des coïncidences ou des trouvailles miraculeuses) et mettant en scène une brochette d'acteurs vraiment médiocres...

Note : 3/10